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Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (S/2023/1075)

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I. Introduction

1. On trouvera dans le présent rapport, qui couvre la période allant du 30 juin au 31 décembre 2023, un aperçu de l’évolution de la situation et des tendances observées en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ainsi que des activités menées par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS). On y souligne d’autre part les progrès accomplis en ce qui concerne l’application de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et on y fait un point sur la situation qui règne dans le bassin du lac Tchad, conformément aux dispositions de la résolution 2349 (2017) du Conseil de sécurité.

II. Évolution de la situation et tendances observées en Afrique de l’Ouest et au Sahel

2. La période considérée a été marquée par un contexte régional en mutation rapide, caractérisé par des tensions politiques et une instabilité accrues, comme en témoignent le changement anticonstitutionnel de gouvernement qui a eu lieu au Niger, la tentative de coup d’État qui s’est produite en Sierra Leone et l’instabilité de la situation en matière de sécurité que connaît le Sahel central. Des retards ont été signalés dans la mise en œuvre des accords de transition au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, ainsi que l’existence d’un dialogue limité entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les autorités de transition de ces pays, sans compter que l’espace civique et démocratique est de plus en plus restreint dans ces trois pays. Ce qui s’est passé au Niger à la suite de la prise du pouvoir par les militaires le 26 juillet a eu des répercussions, entre autres, sur les relations avec le bloc régional, puisque le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont renforcé leur solidarité et leur coopération au mépris de la CEDEAO. Certains pays ont néanmoins poursuivi l’action menée pour consolider la démocratie. La Côte d’Ivoire a tenu des élections municipales, régionales et sénatoriales en septembre, le Libéria, des élections générales en octobre, et le Nigéria, des élections gubernatoriales hors cycle en novembre. En Sierra Leone, un dialogue post-électoral sous médiation internationale, dirigé par l’Union africaine, le Secrétariat du Commonwealth et la CEDEAO, a abouti à un accord d’unité nationale, ce qui a permis de sortir de l’impasse politique qui avait fait suite à la contestation des résultats des élections générales tenues le 24 juin.

3. Sur le plan de la sécurité, les progrès enregistrés dans le bassin du lac Tchad, grâce aux efforts menés collectivement par les acteurs régionaux avec le soutien du système des Nations Unies et d’autres partenaires, ont été compromis par l’évolution récente de la situation politique au Niger et la suspension subséquente de sa participation à la Force multinationale mixte. En outre, la situation sur le plan de la sécurité n’a cessé de se détériorer dans la région du Sahel central. Au Mali, la recrudescence des affrontements entre les groupes armés signataires et les Forces armées maliennes a réduit à néant progressivement l’Accord pour la paix et la réconciliation de 2015, notamment dans le contexte du retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), qui s’est achevé le 31 décembre. L’établissement d’une nouvelle alliance militaire entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger et l’annonce du départ du Burkina Faso et du Niger de tous les mécanismes du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel), suivie de la décision du Tchad et de la Mauritanie de dissoudre le Groupe, ont rendu les choses encore plus complexes tandis que, face à la situation, les mesures internationales et régionales se voient remaniées. Entre-temps, les pays côtiers du golfe de Guinée ont continué de renforcer leur coopération civilo-militaire et les mesures prises pour répondre aux besoins socioéconomiques des communautés concernées afin de renforcer la résilience des populations face à la propagation du terrorisme, de l’extrémisme violent et de la criminalité transnationale organisée.

4. Le contexte humanitaire général, en particulier dans la région du Sahel, reste extrêmement préoccupant, plus de 26 millions de personnes ayant besoin d’une aide vitale. En outre, les défenseurs et défenseuses des droits humains ont continué de dénoncer l’arrestation, la détention et l’intimidation de manifestants et de militants des droits humains, qui se produisent sur fond de rétrécissement de l’espace civique dans plusieurs pays.