CONTEXTE
• L’ONU estime que 4,3 millions de personnes (soit environ 17 % de la population du pays) ont besoin d’une assistance humanitaire au Niger en 2023, principalement en raison des chocs climatiques, notamment les sécheresses et inondations saisonnières, l’insécurité alimentaire chronique et les conflits qui persistent.
• La violence des groupes armés dans le bassin du lac Tchad depuis 2017 a entraîné un déplacement forcé généralisé dans la région de Diffa au Niger, ainsi que la perturbation des moyens de subsistance et des marchés. Au même moment, les actes de violence perpétués par des groupes armés et les conflits intercommunautaires dans et autour de la région de Maradi dans l’est de Diffa continuent d’accentuer les besoins en matière d’alimentation, de santé, de nutrition et de protection. Par ailleurs, l’insécurité dans la région du Liptako-Gourma (également appelée zone des trois frontières, qui englobe les zones contiguës du nord du Burkina Faso, du sud et du centre du Mali, et du sud-ouest du Niger) depuis 2018 a exacerbé les conditions humanitaires et limité l’accès aux services sociaux, en particulier dans les régions de Tahoua et de Tillabéri au Niger, rapporte l’ONU.
• L’Office du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés estime que ce conflit qui perdure avait déplacé près de 362 000 personnes au Niger à la fin du mois de mars. En outre, le pays accueillait plus de 255 000 réfugiés et demandeurs d’asile, provenant essentiellement du Mali et Nigeria voisins. L’Office du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés estime qu’environ 138 000 de ces réfugiés et demandeurs d’asile et 140 000 personnes déplacées internes résidaient dans la seule ville de Diffa. De plus, l’insécurité continue d’engendrer des déplacements et de limiter l’accès aux services de base à Tahoua et Tillabéri, où plus de 200 000 personnes déplacées internes résidaient en mars.
• L’insécurité alimentaire reste très répandue au Niger, en particulier dans les zones touchées par l’activité des groupes armés, où la violence et les déplacements qui en résultent limitent la production agricole et l’accès aux marchés. En conséquence, presque 3,3 millions de personnes au Niger sont susceptibles d’être confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire aiguë de phase 3 ou pire pendant la saison maigre de juin à août 2023, lorsque la nourriture est la plus rare, selon une projection de mars du Cadre Harmonisé (CH).
• Le Niger reste vulnérable face aux risques climatiques récurrents, notamment les sécheresses et les inondations.
Les pluies torrentielles et les inondations qui ont eu lieu pendant la saison des pluies entre juin et septembre 2022 ont touché plus de 327 000 personnes, principalement dans les régions de Maradi et Zinder, entraînant au moins 195 morts en date du mois d’octobre 2022, rapporte l’ONU.