En juillet, le HCR a remis 150 kits d’articles non alimentaires aux autorités de Zinder pour assister les victimes des inondations. Selon le ministère de l'Intérieur, au 31 juillet et depuis le début de la saison des pluies, 75 711 personnes, ont été touchées et 6 868 maisons détruite par ces inondations provoquées par des pluies torrentielles, dans huit régions.
En juillet, les mouvements forcés des populations se sont poursuivis a Téra, dans la région de Tillaberi, avec le déplacement interne de 2 179 personnes fuyant les attaques des groupes armés non étatiques, tandis que le nombre de demandeurs d'asile burkinabè depuis mai 2024 a atteint 3 904 personnes.
Du 16 au 17 juillet, le HCR et ses partenaires, ont distribué des kits d’articles non alimentaires et des vêtements à 1 067 réfugiés nigérians répartis dans 10 villages de la région de Maradi. Cette initiative a significativement amélioré leurs conditions de vie.
Contexte opérationnel
Malgré les défis sécuritaires, politiques et économiques accentués par le coup d'État de juillet 2023 et les sanctions sévères imposées au Niger, le pays a continué d'accueillir des réfugiés et des demandeurs d'asile en provenance du Nigeria (57 %), du Mali (30 %), du Burkina Faso (9 %) et d'autres pays (4 %). On dénombre également plus de 507 438 personnes déplacées internes et 46 612 autres individus tels que les retournés nigériens ayant fui des zones de conflit et d'insécurité.
L'intervention du HCR au Niger vise une approche inclusive et centrée sur la fourniture de services de protection, d’assistance et de solutions pour les personnes déplacées de force. Une attention particulière est portée aux plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes ayant des besoins spécifiques, tout en mettant l'accent sur le renforcement des structures communautaires.
En juillet, les opérations du HCR se sont déroulées de manière ininterrompue sur l'ensemble du territoire, à l'exception des zones désignées comme « zones d'opérations militaires » par le gouvernement, où les activités humanitaires ont été temporairement suspendues. Le HCR et d'autres acteurs humanitaires ont continué de plaider auprès des autorités régionales en faveur d'un assouplissement progressif de ces mesures, afin de garantir que les personnes dans le besoin reçoivent l'assistance nécessaire chaque fois que la situation sécuritaire le permet. Cette approche a permis de minimiser l'impact de ces restrictions sur les opérations humanitaires, bien que la situation sécuritaire reste considérablement difficile, notamment dans les régions de Tillabéri, Tahoua, Diffa et Maradi.
Des opérations militaires menées par les forces de défense du Niger ont continué le long des frontières, dans le cadre du récent pacte de sécurité mutuelle signé par le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Il est à craindre que ces opérations, combinées à l'augmentation des activités des groupes armés non étatiques (Ganes), ne provoquent plus des mouvements de population vers les localités d'Abala, Tera, Tillia, Tassara et Tchintabaraden dans les régions de Tillabéri et Tahoua au Niger.
Le HCR demeure profondément préoccupé par la situation des individus vulnérables au Niger, les réfugiés, les déplacés internes et les communautés hôtes affectées par la situation. Malgré la levée des sanctions de la Cédéao, la hausse des prix et la persistance de la fermeture des principaux points d'accès entre le Niger et le Bénin – une des voies cruciales pour l'importation de biens essentiels -- continuent d'affaiblir la résilience globale des populations. À moins d'une avancée significative dans la résolution de ces défis, la situation humanitaire risque de devenir alarmante.
Tout comme l’ensemble des agences des Nations unies au Niger, le HCR a rétablit ses canaux de communication avec le gouvernement, engageant des discussions avec les responsables clés des ministères de l'Intérieur, de l'Action humanitaire et de la Justice, à la fois sur le plan technique et stratégique. La visite de la secrétaire générale adjointe des Nations unies-Amina Mohammed au Niger, en juillet, a renforcé cette coopération, qui revêt une importance cruciale pour assurer la continuité fluide des activités humanitaires, faciliter la libre circulation du personnel, des ressources et des finances, et permettre la réalisation de tâches essentielles, telles que la détermination du statut de réfugié.