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Une « urgence pour les enfants » s'installe dans la région du Sahel en Afrique de l'Ouest et du Centre

Par Priyanka Pruthi

NEW YORK, États-Unis, 27 décembre 2011 - Alors même que le combat contre la faim continue dans la Corne de l'Afrique durement frappée par la sécheresse, une autre crise s'installe dans huit pays d'Afrique de l'Ouest.

VIDÉO (en anglais) : le reportage de la correspondante de l'UNICEF, Priyanka Pruthi sur la crise grandissante dans la région du Sahel en Afrique, où plus d'un million d'enfants sont menacés par une malnutrition sévère.

Plus d'un million d'enfants dans la région du Sahel en Afrique de l'Ouest et du Centre sont en danger de malnutrition sévère. Des précipitations insuffisantes, de mauvaises récoltes et la hausse du prix des denrées alimentaires ont rendu des centaines de milliers d'enfants vulnérables et affaiblis.

Prévenir une urgence

Avec l'aide des partenaires sur le terrain, l'UNICEF a commencé à distribuer des fournitures essentielles au maintien de la vie, mais la région est vaste et le travailleurs humanitaires luttent pour atteindre les plus durement touchés avant qu'il ne soit trop tard. En 2012, L'UNICEF estime que plus de 1 025 000 enfants auront besoin de soins essentiels au traitement de la malnutrition sévère et aiguë.

« Les produits alimentaires thérapeutiques prêts à l'emploi spécialement développés constituent la meilleure façon de traiter la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de cinq ans, afin qu'ils aient une chance d'en réchapper et de se remettre. Le plus grand défi auquel nous sommes confrontés aujourd'hui est d'obtenir des quantités suffisantes de ces produits alimentaires essentiels aux enfants, alors que les besoins vont augmenter dans les prochains mois - et le temps presse », déclare Anthony Lake le Directeur général de l'UNICEF.

Le Niger, qui compterait environ 330 600 enfants de moins de cinq ans en danger de malnutrition sévère et aiguë, sera parmi les pays les plus durement touchés. Le Gouvernement a déjà lancé un cri d'alarme selon lequel plus de la moitié des villages du pays sont exposés à l'insécurité alimenatire. Les autres pays et régions où les enfants devraient nécessiter des soins sont le Burkina Faso, le Nord du Cameroun, le Mali, la Mauritanie, le Nord du Nigeria, le Nord du Sénégal, et le Tchad.

« Dans la zone sahélienne de beaucoup de ces pays, le niveau de la malnutrition chronique constaté est vraiment trop commun. Qu'il s'agisse d'enfants souffrant d'un petit manque quotidien de nourriture ou d'enfants trop fréquemment malades parce que chroniquement sous-alimentés, leur santé, leur capacité d'apprentissage, leur performance scolaire s'en trouvent menacés, ce qui aura finalement un impact sur leur avenir et leur vie à l'âge adulte », explique le Chef de de la Nutrition de l'UNICEF, Werner Schultink.

Des mesures simple, pour un impact durable

La prévention d'une tragédie en Afrique de l'Ouest exigera une action dynamique. Les interventions prévues dans le courant de l'année prochaine doivent non seulement impliquer les programmes de nutrition et de santé, mais aussi la fourniture d'eau potable, d'installations sanitaires, de centre de nutrition, ainsi qu'une éducation dite d'urgence pour les enfants des familles déplacées.

« Pour faire baisser le niveau de la sous-alimentation chronique, nous devons entreprendre des actions relativement simples comme : encourager les mères à allaiter plus fréquemment, améliorer l'hygiène et le lavage des mains, rendre plus efficace le traitement des diarrhées, fournir à bon marché de simple paquets comprenant un apport en vitamines et en minéraux . Tout ces mesures permettraient déjà une importante réduction de cette sous-alimentation chronique », déclare Werner Schultink.

Lançant un appel en faveur des enfants de la région du Sahel, une des régions les plus pauvres du monde où les populations sont tourmentés par la malnutrition depuis des décennies, M. Tony Lake a invité la communauté mondiale à faire un pas en avant.

« Les enfants aujourd'hui en danger dans le Sahel ne sont pas une simple statistique nous permettant de mesurer l'ampleur d'un désastre humanitaire potentiel. Ce sont des individus, filles et garçons, et chacun a le droit de survivre, de prospérer et de contribuer à leurs sociétés. Nous ne devons pas les laisser tomber », a-t-il déclaré.