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Niger

Termes de Référence de la Recherche: Evaluation multisectorielle des besoins au Niger (MSNA) NER2002 Niger - Juin 2020, Version 1

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2. Justification

2.1. Justification

Aux trois quarts désertique ou semi-désertique, le territoire nigérien fait face à des contraintes géographiques et climatiques importantes, exacerbées par des épisodes récurrents de sécheresse et d’inondations. Ces facteurs physiques s’associent à un faible taux de développement humain, à un fort taux de pauvreté et à des faiblesses structurelles en terme de provision de services de base, pour expliquer les difficultés que rencontre une partie de la population pour accéder aux ressources essentielles. La prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de 6 à 59 mois s’élève ainsi à 15% au niveau national et près de2,6 millions de personnes seraient en phase 3 (crise) et 4 (urgence) d’insécurité alimentaire entre mars et mai 2020.

Parallèlement à ces défis, le Niger connait aussi une dégradation de sa situation sécuritaire depuis 2015 associée à d’importants mouvements de population. Liés à l’instabilité croissante des pays limitrophes, ces enjeux sécuritaires sont particulièrement importants dans les zones frontalières du Niger, plus spécifiquement dans les régions de Tillabéri, Tahoua, Diffa et Maradi. La région de Diffa est en effet en proie à une crise de déplacement prolongée, alimentée par de nombreuses incursions de groupes armés non-étatiques en provenance de la zone du lac Tchad. Parallèlement, la zone frontalière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger est minée par un climat d’insécurité, du fait de la présence de groupes armés, la criminalité et la montée des tensions entre les communautés. L’instauration de l’état d’urgence dans certains départements de ces trois régions contribuent à détériorer la situation socio-économique des populations. La région de Maradi est aussi en proie à une crise de déplacements importante, déclenchée par l’arrivée de plus de 35 000 réfugiés nigérians entre mai et juillet 2019. En parallèle de l’afflux continu de réfugiés depuis cette date, la situation des populations civiles nigériennes résidant dans les départements frontaliers de Maradi s’est rapidement détériorée du fait d’une augmentation notable du nombre d’attaques perpétrées par les groupes armés non-étatiques venus du Nigeria. Au total, le Niger compte ainsi 224 000 PDI et 223 000 réfugiés en avril 2020. Ces crises liées à l’insécurité alimentaire, aux défis socio-économiques, aux aléas climatiques et à l’insécurité expliquent qu’une proportion conséquente de la population nigérienne soit dans l’incapacité de répondre à ses besoins vitaux. L’Aperçu de la situation humanitaire publié en janvier 2020 fait ainsi état de 2,9 million de personnes dans le besoin, soit plus de 10% de la population totale.

Le Niger est par ailleurs touché par la pandémie de COVID-19 déclarée suite à l’apparition du virus dans la région de Wuhan, en Chine, en janvier 2020. Le pays comptabilise un total de 970 cas confirmés et 65 décès depuis l’enregistrement du premier cas sur le territoire le 20 mars 2020. A la suite d’un pic épidémique en avril, le Niger a toutefois connu une baisse progressive du nombre de nouveaux cas confirmés par jour. Entre le 25 mai et let 06 juin, le Niger n’enregistre ainsi que 19 nouveaux cas sur l’ensemble du territoire soit moins de 1,5 cas par jour. Malgré cette situation relativement stable, l’impact de l’épidémie sur les populations nigériennes est difficile à appréhender dans le cadre de la réponse humanitaire. Au niveau sanitaire, les capacités limitées en terme de diagnostic et l’accès difficile aux infrastructures de santé laissent entendre que le nombre de personnes affectées par la maladie pourrait être supérieur aux chiffres connus. De façon plus générale, le caractère multidimensionnel de cette crise mondiale invite à questionner les effets secondaires de l’épidémie sur l’accès aux ressources de base pour les populations nigériennes, et notamment l’accès à l’alimentation et aux produits d’hygiène.