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Niger

Stratégie opérationnelle de promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base au Niger (SOPHAB)

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1. INTRODUCTION

Depuis la Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DIEPA 1980 – 1990), le Gouvernement du Niger avec l’appui de ses partenaires au développement, s’est engagé à promouvoir l’hygiène et l’assainissement à travers l’adoption de plusieurs documents réglementant le secteur ainsi que la formulation de plusieurs projets et programmes y afférents. Toutefois, les résultats de ces projets et programmes ont eu un impact limité en termes d’amélioration de l’accès des populations aux services d’hygiène et d’assainissement. Ainsi à la fin des années 90, le développement du secteur eau potable et assainissement au Niger était confronté à des défis majeurs en termes de durabilité et viabilité avec un retentissement plus important relativement à l’accès aux infrastructures améliorées d’assainissement. En effet, en matière d’assainissement de base, il n’existe pas de vision commune encore moins de synergie entre les différents acteurs du fait de l’émiettement des rôles entre plusieurs départements ministériels. Pire, la lisibilité de l’engagement de l’Etat en faveur de ce secteur n’était pas aisée car celui-ci n’était pas considéré comme prioritaire par les documents de politiques et stratégies nationales. Cette situation qui constitue un frein au développement du secteur est liée en grande partie à l’absence d’un cadre stratégique national en matière d’hygiène et d’assainissement.

Faute d’une directive nationale ou d’un cadre unifié d’intervention, le Gouvernement avec le soutien de ses partenaires au développement, a mis en œuvre des actions disparates et isolées le plus souvent en lien avec la promotion de l’accès à l’eau potable. Ces interventions s’appuient sur les stratégies et méthodologies d’intervention éparses développées par les partenaires au développement qui les soutiennent. En outre, elles sont toutes focalisées sur l’accès à l’eau potable et ne visent l’hygiène et l’assainissement que de façon indirecte et marginale. On note cependant une tentative de prendre en charge l’assainissement sous le double angle de l’éducation à l’hygiène et de la répression des infractions aux règles y afférentes à travers le Code d’hygiène publique adopté en 1993. Ce dernier passe cependant sous silence des questions aussi importantes que celles relatives à la coordination, la maîtrise d’ouvrage, la répartition des rôles et des responsabilités aux niveaux central et local.

Au plan institutionnel, l’éclectisme résultant de l’absence d’un cadre unifié d’intervention a conduit les techniciens à s’intéresser plus à la revendication de la tutelle en raison de l’intérêt mondial accordé à l’assainissement à travers l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qu’à fournir des conseils aux décideurs politiques afin d’inscrire ledit secteur parmi les priorités du Gouvernement. En conséquence de ce qui précède, les performances du secteur sont restées très faibles au cours des vingt dernières années en comparaison avec celles relatives à l’eau potable. Ainsi, le taux d’accès aux ouvrages améliorés d’assainissement est seulement de 4% en milieu rural ; il est de 9% au plan national (JMP, 2012). Par ailleurs, 79% des nigériens continuent de satisfaire leurs besoins à l’air libre, ce qui nuit fortement à la qualité de l’environnement, met en péril la santé des populations et agit négativement sur l’économie nationale.

Le graphique 1 ci-dessous illustre le faible niveau d’amélioration de l’accès à l’assainissement sur une période de vingt (20) ans. Il décrit la situation de l’assainissement au niveau rural, au niveau urbain et à l’échelle globale (combinaison des deux niveaux).