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Niger

Rapport de mission de monitoring de protection dans le département de Tassara, Région de Tahoua, Niamey, du 11 au 17 octobre 2018

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I. APERCU DE LA SITUATION

Le département de Tassara est situé dans la région de Tahoua et fait frontière, au nord-ouest par l’Algérie et à l’ouest par le Mali. Il est peuplé majoritairement par la communauté arabe. Il fait face à un environnement sécuritaire très préoccupant depuis l’éclatement des conflits armés dans le nord du Mali. Cette situation a conduit le gouvernement nigérien à prolonger l’état d’urgence déclaré en mars 2012 dans ce département très affecté par l’insécurité.

En effet, depuis plusieurs années, les zones ouest et nord-ouest du département de Tassara étaient des refuges pour les bandes armées investies dans le trafic vers le Mali, l’Algérie et la Lybie. Ces zones frontières sont très vastes et poreuses avec peu de présence des FDS (Forces de Défense et de Sécurité) et habitées par des populations civiles qui sont principalement des éleveurs.

L’environnement sécuritaire instable au nord Mali affecte cette partie du département. Suite aux attaques et menaces sur les populations, des vols de bétail, des perceptions abusives des taxes (Zakat), aux opérations militaires et les conflits interethniques, les populations civiles ont été contraintes de se déplacer vers des localités d’accueils plus au sud du département.

Des nombreux déplacements internes des populations des villages de Insonda, Tibakat, Inirgan, Midal, Illiba, Tamaya et Inasanoum ont été rapportés par les points focaux de Tassara. Selon les autorités locales, les PDI sont installés à Intamatt, Tarissidat, Tassak, Tazalite, Intidane et Inanakarazraz.
Au 20 octobre 2018, les points focaux estiment qu’environ 200 ménages se sont déplacés de la partie nordouest vers la partie sud du département de Tassara. Le processus de recensement des ménages est en cours par les autorités municipales et les leaders communautaires avec l’appui des points focaux protection mis en place dans la zone.

Il faut noter également la prolifération d’armes à feu dans cette zone à très faible présence des forces de défense et de sécurité. Selon les leaders, les armes à feu sont vendues sur les marchés hebdomadaires et dans certains villages à la frontière avec le Mali.

Suite à l’alerte de mouvement des populations dans cette partie du département, une mission de l’équipe de monitoring de protection menée par l’ONG ANTD s’était rendue dans les différentes localités d’accueil des PDI.

L’objectif de la mission était de mieux comprendre le contexte social de la commune, les conséquences de la crise actuelle au niveau de la frontière avec le Mali, et les problèmes de protection dont sont confrontées les populations.