CONTEXTE GÉNÉRAL
En juillet 2023, le Niger a connu un changement majeur de contexte socio-politique. Réunis au sein du CNSP (Conseil National de Sauvegarde de la Patrie), des militaires ont renversé le régime civil du PNDS (Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme) qui dirigeait le pays durant ces douze dernières années.
Aux lendemains du coup d’état, la CEDEAO (Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest) et l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) ont pris des sanctions contre le Niger en mettant le pays sous un embargo presque immédiat qui a eu des impacts sur la situation humanitaire du pays.
La fermeture des frontières imposée par la CEDEAO a entrainé des difficultés d’acheminement des intrants humanitaires via le port le plus de Cotonou utilisé habituellement pour l’acheminement des marchandises au Niger. La fermeture des frontières terrestres et aériennes a aussi entrainé des restrictions des mouvements des acteurs humanitaires à la sortie et à l’entrée du pays. L’embargo financier a entrainé une insuffisance de liquidité ayant affecté les opérations humanitaires en général et de transferts monétaires en particulier.
Sur le plan interne, les nouvelles autorités du pays ont pris un ensemble de mesures (restrictions bureaucratiques et administratives), qui a réduit la capacité des acteurs humanitaires à accéder aux personnes affectées. Certaines de ces mesures imposaient des restrictions aux mouvements des organisations humanitaires dans les zones d’opérations militaires tandis que d’autres imposaient l’utilisation d’escortes armés aux acteurs humanitaires en général et plus spécifiquement aux personnels expatriés.
En partant des neuf (9) contraintes d’accès suivies par l’EHP (Equipe Humanitaire Pays), le présent rapport procède à une analyse de l’impact du changement du contexte intervenu depuis évènements du 26 juillet 2023. Cela se fera à travers une comparaison entre les deux semestres de 2023. Les impacts du changement de contexte diffèrent, bien entendu, selon les périodes et les régions. La terminologie utilisée pour désigner les neuf (9) contraintes d’accès a été formulée et retenue sur le plan global. Elles ont été validées par le Groupe de Travail Accès et adoptées par l’Equipe Humanitaire Pays. Les neuf (9) contraintes sont formulées comme suit : 1. déni de reconnaissance des besoins humanitaires, 2. restrictions des mouvements des acteurs humanitaires à l’entrée du pays, 3, restrictions bureaucratiques et administratives des mouvements des acteurs humanitaires ou des biens à l’intérieur du pays, 4. ingérences dans la mise en œuvre des activités humanitaires, 5. opérations militaires et poursuite des hostilités en cours entravant les activités humanitaires, 6. violences contre le personnel humanitaires, les biens et les infrastructures humanitaires, 7. présence d’engins explosifs improvisés et/ou reste d’explosifs de guerre, 8. l’environnement physique et 9 entraves ou restrictions de l’accès des populations affectées à l’assistance et aux services.
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