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Niger

Plus de 32 000 enfants du Niger menacés de mort

L'UNICEF demande à la communauté internationale 14,6 millions de dollars de plus pour sauver les enfants du Niger

Paris, le 1er août 2005 - L'UNICEF a lancé vendredi un nouvel appel d'urgence à la communauté internationale pour sauver 32 000 enfants au Niger qui souffrent de malnutrition grave et 160 000 autres qui souffrent de malnutrition modérée. Les 14,6 millions de dollars demandés contribueront à briser l'engrenage mortel de la famine.

La crise actuelle au Niger a rendu quelque 3,6 millions de personnes vulnérables, dont 800 000 enfants de moins de 5 ans. Sur ces 800 000, 160 000 souffrent de malnutrition modérée et 32 000 de malnutrition grave. Le nombre de personnes admises dans les centres d'alimentation thérapeutique, soutenus par l'UNICEF, ne cesse d'augmenter; par rapport à la même période l'an dernier, le nombre d'enfants admis dans ces centres a été multiplié par deux.

« Les enfants du Niger sont dans une situation critique et c'est une course contre la montre pour les sauver», a déclaré le représentant de l'UNICEF au Niger Aboudou Karimou Adjibade. «Les enfants qui nous arrivent dans les centres d'alimentation thérapeutique sont à deux doigts de la mort. Certes, une grande partie des enfants traités seront sauvés mais pour certains, c'est trop tard. Des milliers d'autres enfants ont besoin tout de suite d'une aide vitale. Si nous disposons des ressources nécessaires, nous pourrons les sauver».

La communauté internationale a été prévenue il y a quelque temps déjà que la famine menaçait les régions du Niger où une invasion de criquets et la sècheresse ont détruit toutes les cultures ou presque. Le bétail est mort, les stocks des banques de semence ont fondu, et les prix ont grimpé en flèche. Les agences humanitaires renforcent leurs interventions depuis le début de l'année pour parer l'imminente catastrophe.

Outre l'alimentation thérapeutique et la nourriture supplémentaire qu'il distribue aux enfants qui souffrent de malnutrition grave ou modérée, l'UNICEF continue de: fournir des médicaments et vaccins essentiels, des moustiquaires, des suppléments de vitamine A, de fer et d'acide folique (mesures capitales, les enfants dénutris étant particulièrement vulnérables aux maladies); mettre sur pied de nouveaux centres d'alimentation thérapeutique ; former des agents de santé à la prise en charge des cas de malnutrition sévère, former et soutenir, au niveau de la communauté, des équipes capables de procéder à des évaluations anthropométriques qui permettront d'orienter en temps voulu les enfants qui en ont besoin vers des programmes d'alimentation thérapeutique et supplémentaire; conseiller les mères, les personnes qui s'occupent d'enfants et les dirigeants des communautés en matière d'alimentation des enfants et en particulier de l'alimentation exclusive au sein et les sensibiliser aux principes de développement et de protection; renouveler les stocks de 150 banques de céréales et montrer aux communautés comment les gérer; distribuer des semences de variétés potagères aux associations de femmes; distribuer des équipements d'assainissement et de purification d'eau aux familles d'enfants dénutris et leur enseigner les techniques de purification d'eau.

Le Niger traverse une crise d'urgence silencieuse dans des domaines capitaux comme la santé, la nutrition, et l'accès à l'eau. C'est aussi le pays qui a le pire taux de mortalité des moins de 5 ans du monde, après la Sierra Leone. Un enfant sur quatre meurt avant d'avoir 5 ans. Tout en intervenant de toute urgence pour atténuer les effets de la crise, il faut continuer à mettre en place des mesures à moyen et long terme pour le développement durable et à aider les Nigériens à répondre aux besoins de leurs enfants en matière de santé, nutrition, protection et eau et assainissement. Les activités de l'UNICEF dans tous ces domaines sont indispensables.

En l'absence d'une intervention immédiate et massive, la crise alimentaire risque de se propager dans la région, et de toucher des pays voisins comme le Nigéria, le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie. Les équipes de l'ONU présentes dans ces pays surveillent de près la situation pour éviter qu'ils ne plongent à leur tour dans la crise. En avril dernier, l'UNICEF a lancé un appel pour le Niger de 1,35 million de dollars, donc la somme totale demandée est de près de 16 millions de dollars.

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