SOMMAIRE ET IMPLICATIONS
Quatre mois après la fin de la crise alimentaire au Niger, les conditions d'alimentation des ménages sont dominées par une situation alimentaire mitigée.
Une mission conjointe SAP/PAM/FAO/FEWS NET dans les 7 régions du pays a constate l'existence de poches d'insécurité alimentaire, malgré une bonne disponibilité des céréales sur les marchés et la reprise des activités économiques locales. La situation localisée est provoquée par la fin précoce des réserves alimentaires des ménages suite a leur endettement au cours de la crise et a des déficits céréaliers localises, des prix très élevés des céréales et des insuffisances localisées d'approvisionnement des marchés.
Après une baisse conjoncturelle des admissions des enfants malnutris dans les centres de récupération nutritionnelle, les principaux acteurs du domaine de la nutrition s'attendent a une augmentation normale des cas de malnutrition modères et sévères dans les régions de Maradi et Zinder durant les prochains mois.
Les perspectives de détérioration des conditions des marchés et celles de la nutrition des enfants présagent d'une détérioration ultérieure et localisée des indicateurs actuels d'insécurité alimentaire avant la période de soudure.
La situation justifie l'urgence de mise en oeuvre d'un plan d'atténuation toujours en phase d'élaboration en vue de rendre les céréales et les petits revenus disponibles aux ménages pauvres avant une dégradation ultérieure de leurs conditions de vie. Entre-temps, les ONG nationales et internationales poursuivent, sur le terrain, les efforts de mise en oeuvre de leurs projets post crise centrés sur les banques céréalières, les banques d'aliments de bétail et les travaux générateurs de revenus. Il faudrait harmoniser les actions et stratégies d'intervention des ONG et ceux des membres du dispositif national de sécurité alimentaire en vue d'une meilleure cohérence des activités.
CALENDRIER SAISONNIER
RESUME DES ALEAS
- La hausse des prix des céréales, à des niveaux de plus en plus élevés, pourrait engendrer de sérieuses difficultés des ménages urbains et ruraux à accéder à la nourriture avant la période de soudure.
- On assiste déjà, dans certaines localités de Loga (Dosso) et Mayahi (Maradi), à l'accentuation, par les ménages, de stratégies de survie propres aux moments de soudure. Il s'agit, entre autres, de niveaux anormalement élevés d'exode rural et de vente de paille et de bois.
- Des populations nomades, dont certaines sont situées au nord de Dakoro (Maradi), sont acculées à la sédentarisation, à la vente exclusive de leur main d'oeuvre autour des villes et aux privations de nourriture suite à la perte totale de leur bétail durant la crise alimentaire. Des actions rapides d'appui à la reconstitution du cheptel de ces éleveurs et la génération de revenus au profit des ménages pourraient permettre, à ces nomades, de rependre leur mode de vie et renforcer leurs sources de nourriture avant la période de soudure.
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