Partie 1
1. RESUME
Aussi bien dans les départements d’Abala, d’Ayorou, de Banibangou que d’Ouallam, la situation est très préoccupante mais l’on ne peut pas parler d’une crise humanitaire à proprement dite. La dégradation du tissu socio-économique dans ces milieux pour une population vivant essentiellement de l’agriculture, de l’élevage et des échanges commerciaux avec le Mali est évidente, ce qui génère une précarité qui fait craindre une crise humanitaire certaine dans la zone.
La situation dans la bande nord frontalière directement avec le Mali inquiète plus. En effet, la population se sent abandonnée et oubliée, comme ont tenu de le souligner les autorités et les femmes dans le focus group.
Plusieurs menaces à l’endroit du personnel médical et enseignant, de cas de vols du bétail et matériels roulants ont été signalés mais ne sont pas documentés. La mission a reçu des témoignages de plusieurs personnes mais n’a pu rencontrer les concernés eux-mêmes hormis la mairie de Tondi Kiwindi a été attaqué et pillé depuis deux mois.
Il est important de souligner la réduction sensible des activités socioéconomiques dans les zones frontalières ainsi que la difficulté qu’ont plusieurs personnes à assurer leurs moyens de subsistance et à se soigner.
Les données statistiques sont données à titres indicatifs, certains services étatiques éprouvent d’énormes difficultés à réaliser des enregistrements réguliers, fiables et utilisables.
Le problème de transport se pose avec acuité depuis la restriction pour les véhicules et motos de circuler à certaines heures (voire - selon les endroits - l’interdiction totale de circulation) rendant ainsi difficile l’accès aux services sociaux de base, l’approvisionnement et l’écoulement de denrées diverses. On assiste ainsi à une hausse vertigineuse de produits de première nécessité.
L’ignorance d’une partie de la population de mesures concernant l’état d’urgence a été signalée. Aussi, certains n’hésitent pas à considérer cela comme une limite à certaines libertés (liberté de mouvement, liberté de circulation, droit au culte, accès aux soins de santé la nuit, etc.)
L’accès limité à l’eau potable (maintenance et construction des ouvrages, distance jusqu’aux points d’eau, etc.) ainsi que le faible taux de scolarisation, la qualité de l’enseignement et le risque de perturbation de l’année scolaire prochaine ont été évoqués.
Il est important de souligner que, malgré la psychose qui sévit dans la majeure partie de cette population, pas de mouvements de populations liés à ces attaques répétées ainsi qu’aux mesures du Gouvernement n’ont pas été signalé.
Bien que les biens non alimentaires soient présents sur les marchés (là où les marchés ne sont pas fermés), les communautés préfèrent acheter la nourriture avec leurs faibles moyens financiers, que des biens non alimentaires. Ainsi, les ménages disposent peu de moyens pour faire face aux intempéries sont faibles (abris adéquats, vêtements pour enfants, couvertures, etc.).
A l’instar de la population hôte, les réfugiés ont été aussi affectés. Le droit d’asile à travers l’accès au territoire par les réfugiés est affecté par la fermeture de la frontière Niger-Mali à Abala et du coté de Ménaka. La diminution du revenu pour ceux exerçants le petit commerce a été aussi signalé (les commerçants obligés de quitter les marchés avant l’heure normale pour regagner le camp). La grosse crainte est de se voir indexés à longue de complicité par la population et que la cohabitation pacifique soit mise en jeu. Toutefois, on note qu’aucun incident lié à cette situation n’a été enregistré.
Objectifs de la mission :
1. Objectif général
- Evaluation rapide de la situation humanitaire dans la zone ainsi que les conséquences de l’insécurité et des mesures gouvernementales (état d’urgence) sur la population et l’accès humanitaire.
2. Objectifs spécifiques
- Avoir un aperçu sur les conséquences directes de la fermeture des marchés et des attaques sur les structures de santé, les écoles et le personnel ainsi que leurs activités.
- Identifier les impacts probables de la situation nouvelle sur les populations et les activités socio- économiques.
Méthodologie (voir outil et mémo en annexe)
- Choix préalable de localité à visiter en collaboration avec les autorités locales
- Visite des infrastructures sanitaires et scolaires, marchés, points d’eau
- Organisation de focus groups (femmes, jeunes, adultes)
- Rencontre avec les autorités administratives, coutumières et religieuses
- Observation directe
Disclaimer
- UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
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