Aperçu de la situation
L'insécurité pousse les populations, touchées par les menaces sécuritaires à quitter leurs zones de résidence habituelle pour venir dans les localités où il est possible d'espérer une sérénité. C’est ainsi que de Juin 2020 à Mars 2021, des PDIs viennent progressivement vidant ainsi leurs villages d'origine pour s'installer à Kobadjé. On dénombre le 18 mars, 58 nouveaux ménages déplacés dans ce village de Kobadjé venus des villages de Tangounga (Hité et Koua-Réseau) Balguti,
Kokoloko, Tanga et Boni suite à plusieurs incursions et menaces des GANEs dans leurs localités de provenance. Parmi ces incursions on note :
-
l’assassinat de deux leaders a Balguti le 10 février 2021 à la suite d’une attaque d’un GANE ;
-
l’assassinat d’un membre du comité de vigilance dans le village de Tanga par un GANE le 1er mars 2021
-
des impositions de port des tenues noires pour toutes les femmes (hijab) ;
interdiction de la consommation de cigarettes et des implantations des mines/IED par les GANEs dans la localité de Kokoloko, cela pour échapper aux poursuites des FDS en cas d’incursion. A ces évènements s’ajoutent les enlèvements sans issue des leaders dans les zones de Boni et Tangounga. Cette situation a créé beaucoup d’inquiétudes et même de méfiance au sein des FDS ; pour rappel, en 2019, les FDS avaient donné un ultimatum à toute la population de Tangounga de quitter et avaient incendiés plusieurs propriétés.
Dans le cadre de cette situation complexe d’insécurité les populations se sont déplacées vers Kobadjé. Après avoir appris l’information, les équipes de protection et du RRM de DRC ont conduit une évaluation afin d’évaluer les problèmes auxquels les PDIs font face dans le lieu d’arrivée et d’identifier les risques qu’ils encourent. A l’issue de cette évaluation il a été constaté que la majorité de ces déplacés, sont dans des maisons de location d’autres personnes, chez des parents ou des personnes de bonne volonté. Comme assistance, les PDIs ont seulement reçu des savons (2 morceaux/ femme) de la direction de la Protection de L’Enfant et de Promotion de la Femme de Torodi depuis leur arrivée. Ils n’ont pas bénéficié d’assistance humanitaire telle que les vivres, le suivi médical, les matériaux de couchage, kits scolaires, etc.
Cette population déplacée est composée des gourmantchés, peulhs, haoussas, touaregs et djermas tous de nationalité nigérienne qui ne comptent plus retourner dans leur village de provenance au regard du contexte sécuritaire qui prévaut dans ces zones.