I/ Bilan de la campagne agricole 2003/2004
1.1 Rappel du déroulement de la campagne
La campagne agricole 2003 a été beaucoup plus précoce que la précédente. Toutefois, des périodes sèches allant de 30 à 40 jours ont été observées après les premiers semis du mois d'avril.
La situation pluviométrique a été marquée par une bonne répartition spatio-temporelle. Des pluies exceptionnelles de l'ordre de plus de 100 mm recueillies en un jour ont été enregistrées au niveau de plusieurs localités du pays. Le cumul pluviométrique au 31 octobre 2003 comparé à celui de l'année passée et à la normale demeure excédentaire sur la majeure partie du pays.
Sur le plan hydrologique, la situation a été marquée par des écoulements exceptionnels des différents cours d'eau du pays.
Sur le plan agricole la bonne répartition spatio- temporelle des précipitations a permis d'obtenir une bonne production sur l'ensemble du pays. Le bilan céréalier révisé dégage un excédent de 427 183 tonnes. Malgré la bonne campagne agricole on dénombre 1 841 villages déficitaires à plus de 50% totalisant une population de 1 613 699 habitants réparties sur l'ensemble du pays qui sont déficitaires à plus de 50%.
La situation phytosanitaire est marquée par d'importantes infestations de sauteriauxet et d'insectes floricoles.
Sur le plan pastoral, le bilan fourrager dégage un excédent de 1 412 600 tonnes de matière sèche. Quant à la situation zoosanitaire elle a été en générale calme sur l'ensemble du pays.
Sur le plan alimentaire, la situation a été satisfaisante. Ainsi, on a assisté à un approvisionnement régulier des marchés du pays ayant favorisé le maintien du prix des produits à un niveau bas.
1.2 Situation alimentaire
La commercialisation des produits locaux issus de la nouvelle campagne agricole 2003-2004 a démarré au mois d'octobre 2003. Cette commercialisation a d'abord porté sur le mil dont les nouvelles productions étaient disponibles sur l'ensemble des marchés du pays au cours du mois. Quant au sorgho, la commercialisation des nouvelles productions n'est intervenue qu'au mois de novembre 2003 du fait du retard qu'accuse généralement sa récolte.
L'analyse de la situation des marchés céréaliers fait ressortir que la campagne de commercialisation des céréales 2003/2004 a été marquée par :
la poursuite en octobre de la baisse du prix du mil amorcée depuis mars 2003 en raison de la mise du nouveau mil sur les marchés locaux ; le taux moyen de la baisse par rapport au mois de septembre 2003 était de 9% ;
une stabilité des prix du mil au cours de la période allant d'octobre à décembre 2003 avec un prix moyen de 109 F CFA /kg;
une baisse continue du prix du sorgho entre octobre et décembre 2003;
une hausse graduelle des prix à partir du mois de janvier 2004 à un rythme moyen mensuel de l'ordre de 6% pour le mil et 5% pour le sorgho jusqu'au mois d'avril. Ce rythme de hausse a fléchi en mai 2003 o=F9 il n'était que de 3% pour le mil établissant les prix moyens à 141 F CFA/kg pour le mil et 129 F CFA/kg pour le sorgho;
une légère baisse des prix des deux (2) céréales de base en juin de 2% pour chacune suivie d'une hausse en juillet de 7% pour chacune portant les prix à 147 F CFA/kg et 135 F CFA/kg respectivement pour le mil et le sorgho, prix qui sont tous de 4% supérieurs à ceux du même mois en 2003.
une légère hausse des prix a été observée en Août (+ 4% par rapport à Juillet);
Au mois de Septembre 2004, la situation des marchés céréaliers a été marquée une baisse des prix du mil (- 5%) et une stabilité pour les prix des autres céréales (sorgho, maïs, riz importé). La baisse des prix du mil est liée à la généralisation des récoltes de cette culture sur l'ensemble des zones agricoles du pays.
S'agissant du riz, son marché est dominé par le riz importé. Durant toute la période allant d'octobre 2003 à février 2004, son prix est resté autour de 295 F CFA/kg . Cependant, depuis le mois de mars 2004, on a assisté à des hausses graduelles des prix au sac sur la plupart des gros centres de consommation.
Ainsi au cours des mois de mars, avril, mai, juin et juillet, les prix moyens à l'échelle nationale se sont établis respectivement à 299, 306, 312, 319 et 331 F CFA/kg. Ainsi, entre les mois de février et juillet 2004, la hausse enregistrée au niveau du prix du riz a été de 12%. Par rapport aux prix pratiqués en 2003 pour les mois d'avril, mai, juin et juillet, les hausses intervenues au cours des mêmes périodes en 2004 sont respectivement de 2%, 4%, 7% et 12%. Plusieurs facteurs possibles expliqueraient cette augmentation de prix dont notamment:
l'épuisement des stocks chez les principaux grossistes ;
l'institution d'un système de quota sur l'importation et la réexportation en matière de transit du riz au Niger. Cette mesure, bien que n'étant pas encore opérationnelle a certainement influencé le niveau de l'offre ;
la hausse des prix sur le marché international en raison d'une baisse du niveau de l'offre.
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