Les états-Unis ont suspendu l'application d'un programme d'aide en faveur du Niger destiné à la lutte contre la corruption et à l'éducation des filles pour un total de 1,5 million d'euros environ. Le programme, dont le financement est conditionné par la bonne gouvernance d'une nation, a été interrompu suite à la "volonté déclarée" du président Mamadou Tandja de proroger la durée de son second mandat au-delà de son échéance, le 22 décembre prochain. Pendant ce temps, des colloques ont été organisés à Bruxelles entre une nombreuse délégation nigérienne placée sous l'égide du Premier ministre Ali Badjo Gamatié et des dirigeants de l'Union européenne (UE), qui a limité il y a un mois une partie de ses aides humanitaires en faveur du Niger et posé au gouvernement nigérien un ultimatum - jusqu'au 16 décembre - pour prouver sa volonté de sortir de la crise politique : dans le cas contraire, la coopération entre l'UE et le Niger pourrait être tout à fait suspendue. Le communiqué de presse diffusé à l'issue des entretiens fait état de la décision de M Tandja d'annuler tous les mandats d'arrêt et les procès intentés contre les opposants au régime afin d'instaurer dans le pays un dialogue inclusif avant la mi-décembre, émet l'hypothèse de reporter les prochaines élections municipales prévues en décembre et assure que la liberté d'expression et de presse sera respectée. Tout en confirmant les mesures prises auparavant à l'encontre du Niger, les responsables européens ont affirmé suivre de très près les développements de la situation politique dans le pays, qui feront l'objet d'une nouvelle évaluation dans deux mois. Les colloques de Bruxelles ont vu la participation de délégués de l'Union africaine (UA), de la Communauté économique des états d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), de l'Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et des pays du bloc Acp (Afrique-Caraïbes-Pacifique). (VV/CN)
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