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Niger

Niger - Aperçu des besoins et plan de réponse humanitaire - Cluster Abris et Biens Non Alimentaires (1er mars 2024)

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Aperçu des besoins

En 2023, la prévalence des besoins en abris et biens non alimentaires a continué à croitre au Niger, principalement en raison des déplacements de populations engendrés par les conflits armés, suivi de la migration et des dégâts provoqués par les inondations à travers le pays. Ces besoins sont dus à plusieurs facteurs dont i) la persistance de l’insécurité et son effets sur la situation humanitaire dans les régions de manière générale, ii) la persistance de la crise dans les régions de Diffa, Maradi, Tahoua et de Tillabéri, marquée par la poursuite des incidents sécuritaires avec pour conséquence, de vastes mouvements de population tout au long de l’année 2023, iii) la détérioration de la situation sécuritaire au niveau des frontières du Niger avec le Burkina Faso et le Mali (Liptako-gourma) dont les attaques fréquentes de Groupes Armés Non Etatiques provoquent d’intenses mouvements de population.

En plus de ces besoins s’ajoutent en 2024, comme les années antérieures, les besoins issus des dégâts (maisons et cases effondrées) provoqués par les inondations qui touchent tout le territoire nigérien entre juin et octobre. Le Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes (MAH/GC) a fait état de plus de 170 858 personnes sinistrées à la date du 06 novembre 2023 (85 258 femmes, 85 560 hommes, 47 840 filles, 47 669 garçons, 7 005 personnes âgées, 75 349 adultes). À ces besoins s’ajoute les personnes dont les besoins n’ont pas été couverts depuis une ou plusieurs années dû à un manque de financement de l’assistance en ABNA, ainsi que les migrants de passage ou refoulés d’Algérie notamment, qui continuent d’affluer dans le nord du Niger dans la région d’Agadez principalement. La crise migratoire a particulièrement attiré l’attention de la communauté humanitaire en 2023 avec le refoulement de migrants subsahariens par les autorités algériennes au point zéro, dans le nord du Niger. Ces migrants (93% hommes, 7% femmes, 6% d’enfants et 1% de personnes âgées) se retrouvent ensuite dans la localité de Assamaka où le nombre de migrants surpasse le nombre de la communauté hôte.

Lors des mouvements spontanés, la plupart des personnes sont forcées de se déplacer en laissant derrière elles leurs biens et abris. De ce fait, elles n’ont majoritairement pas accès à un abri adéquat sur les sites d’accueil. Aussi, la MSNA 2023 au Niger montre que 2% des ménages déplacés internes (1 246 ménages PDI soit 8 727 individus, contre 1,12% en 2022 soit 603 individus) et 1,5% des ménages réfugiés (621 ménages réfugiés soit 4 350 individus ; 4,5% en 2022 soit 10 929 individus) ont rapporté vivre à l’air libre. En outre, près de 77% des ménages déplacés internes dans la région de Diffa rapportent vivre dans des abris de fortune (68% des ménages réfugiés de Diffa, 53% des ménages PDI à Niamey, 47% des ménages retournés à Diffa, 28% des ménages réfugiés à Niamey et 22% des ménages PDI à Tillabéri…).

De plus, 7,6 % de ménages PDI avec des femmes (18 ans ou plus) déclarent des problèmes de harcèlement ou de violence sexuelle pour les femmes (7,5 % pour les ménages PDI avec des filles). Cette situation les expose aux aléas climatiques et à des risques pouvant affecter leur dignité et leur bien-être, surtout dans un pays désertique qui subit de plein fouet les effets du changement climatique (sécheresse et inondation) d’année en année. De plus, la quasi-inexistence de structures d’accueil dans les zones de déplacement conduit certaines populations déplacées à occuper des infrastructures publiques, comme des écoles notamment.

Pour se protéger, certains se confectionnent des abris de fortune sur des terrains inondables ou des espaces privés provoquant parfois des conflits avec les propriétaires terriens. En effet, selon les données de la MSNA 2023, 9 351 ménages PDI (soit 15% des ménages PDI, contre 10% en 2022), 6 215 ménages réfugiés (soit 15% des ménages réfugiés, contre 14% en 2022) et plus de 1 016 ménages retournés (soit 16% des ménages retournés, contre 7% en 2022), ayant un abri rapportent avoir des problèmes en logements, terres et biens (LTB). Il s’agit généralement de la contestation de la propriété de l’abri ou de la parcelle (9% des ménages PDI, 7,3% des ménages réfugiés et 8% des ménages retournés) et des menaces d’expulsion (4,6% des ménages PDI, 4% des ménages réfugiés et 4% des ménages retournés). Les occupations illégales de terres par certains ménages déplacés peuvent conduire à une réduction des moyens de production des populations hôtes et aussi à des tensions communautaires dues à une pression accrue sur les infrastructures sociales de base etc. Les nouveaux sites occupés sont couramment dépourvus de toutes infrastructures hydrauliques, sanitaires, scolaires etc.

Les besoins humanitaires dus aux mouvements de population résultants des attaques armées des GANE sont plus concentrés dans les régions suivantes :

i) Diffa, dans respectivement dans les départements de Diffa, Nguigmi, Bosso, Mainé-Soroa, et Goudoumaria

ii) Tillabéri, respectivement dans les départements d’Ayorou, Gothèye, Abala, Tillabéri, Tera, Torodi, Ouallam, Banibangou, Bankilaré…,

iii) Tahoua, dans les départements de Madaoua, Tillia, Tahoua et Tassara et

iv) Maradi, dans les départements de Guidan Roumdji et Madarounfa.

Pour les inondations, c’est l’ensemble du pays qui est susceptible d’être affecté mais les régions les plus affectées en 2023 ont été Maradi, Tahoua, Zinder, Tillabéri, Diffa et Agadez tandis que Dosso et Niamey sont les moins impactées.

Pour la problématique migratoire, la région d’Agadez est la région la plus concernée avec plus de 77% des besoins en ABNA pour les migrants, notamment dans le département de Arlit qui concentre à lui seul plus de 66% des besoins. Ensuite vient les régions de Zinder et de Maradi.

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