Sur une population totale estimée en 2007 à plus de 14 millions d'habitants, le Niger a enregistré en 2005, 764 403 cas de paludisme avec 2064 décès. En 2006 621707 cas avec 1150 décès.
Ce progrès sensible est vraisemblablement lié aux nouvelles mesures thérapeutiques et à une campagne de mobilisation sociale de proximité.
Cela dit la pandémie s'annonce plus présente que jamais et appelle à toute les vigilances car, selon la section épidémiologique du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), au cours de la 13ème semaine de l'année 2007 le taux d'attaque du paludisme a été de 78,4 cas pour 100 000 habitants contre 68,8 cas pour 100 000 habitants en 2006 à la même période.
La cérémonie de la journée africaine du paludisme sera célébrée le 25 avril à Ayorou, localité située à quelque 200 kilomètres de Niamey, sous la présidence de l'épouse du Chef de l'État, Mme Fati Tandja, marraine du paludisme, et en présence de plusieurs membres du Gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
Les nouvelles mesures thérapeutiques et prophylaxiques
Le Niger a adopté l'introduction des combinaisons thérapeutiques à base d'Artémisinine (ACTs) en janvier 2005, suite à un atelier de consensus national appuyé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette nouvelle thérapie jugée plus efficace dans un contexte de développement de résistances à la chloroquine chez certains patients est venu s'ajouter à une panoplie de mesures qui s'articulent autour de quatre composantes stratégiques. Il s'agit de :
- améliorer la prise en charge des cas de paludisme ;
- faire la prévention du paludisme y compris la lutte anti-vectorielle (physique et biologique) et la chimio prophylaxie pour les femmes enceintes ;
- promouvoir la recherche visant l'amélioration des prestations pour faire reculer le paludisme ;
- renforcer le Programme national de lutte contre le paludisme et le développement d'un partenariat efficace.
La mise en œuvre de cette stratégie a permis un renforcement notable des capacités grâce à l'acquisition de moyens logistiques et humains conséquents ; l'amélioration de la prise en charge des cas de paludisme ; la prévention du paludisme pendant la grossesse et la lutte anti-vectorielle ; la promotion de la recherche visant l'amélioration des prestations pour faire reculer le paludisme ; l'intensification de la mobilisation sociale avec l'implication des autorités au plus haut niveau (la marraine du paludisme est Mme Fati Tandja, épouse du chef de l'État) ; la mise en place d'un système efficace de sui/évaluation
Afin d'atteindre les objectifs de la Conférence des Chefs d'État d'Abuja au Nigéria, le Niger a procédé à des distributions massives et gratuites de moustiquaires imprégnées au cours de deux campagnes de vaccination contre la poliomyélite en décembre 2005 et mars 2006.
Selon le Centre de contrôle des maladies d'Atlanta (CDC-Atlanta), une enquête de suivi de cette expérience a mis en évidence une augmentation de 5% du nombre d'enfants ayant reçu la vaccination contre la poliomyélite et bénéficié de moustiquaires imprégnées dont le nombre a crû de 6% à 70% dans les foyers.
Accroissement du financement 2000/2006
On observe une augmentation des financements de la lutte antipaludique grâce à l'intervention de nouveaux partenaires : JICA (Coopération japonaise) ; Coopération Chinoise ; Banque africaine de développement ; et surtout la Banque mondiale avec un fonds de 10 millions de dollars et Le Fond mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme dont les 3 projets totalisent un montant de 27 millions 776 167 dollars.
Sources : la lettre de l'OMS Niger et Documents fournis par le PNLP
Djibril Karamoko, Spécialiste de la
santé senior
Ibrahim Cheick Diop, Chargé des communications