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Le Niger accueille des milliers de réfugiés

Fuyant les violences attribuées à la secte islamique Boko Haram au Nigeria, des milliers de personnes trouvent refuge au Niger, où elles reçoivent une assistance du programme Alimentaire Mondial et d’autres organisations humanitaires.

Guesséré, région de Diffa - Seule une rivière sépare Gachakara, village situé au Nigeria et Guesséré, un village au Niger où des milliers de personnes ont trouvé refuge. Parmi elles, une majorité de Nigérians, mais aussi des Nigériens qui vivaient de l’autre côté de la frontière, parfois depuis de nombreuses années.

Depuis 2013, Gachakara est la cible d’attaques violentes attribuées à la secte Boko Haram. Yagana Kiari, 35 ans, mère de 7 enfants, y vivait jusqu’à ce que "des individus armés attaquent, pillent et incendient boutiques et maisons". "Beaucoup de gens sont morts", raconte-elle.

La population de Guessere a doublé

Les populations ont subi quatre attaques en trois mois. "Après chaque fois, les assaillants promettaient de revenir et ils revenaient toujours. Nous n’en pouvions plus et nous avons été obligés de parti", explique Danwa Murima, l’un des patriarches du village de Gachakara.

Le village de Gachakara est quasiment vide aujourd’hui. Ceux qui ont pu se sont réfugiés de l’autre côté de la rivière, la population de Guesséré, 1.000 habitants environ avant la crise, a doublé.

Les premiers arrivants ont trouvé quelques maisons vides, les occupants étant partis pour des travaux saisonniers dans les grandes agglomérations ou dans les pays voisins. Les autres ont été hébergés dans des familles d’accueil. "Nous avons été bien accueillis à notre arrivée par les gens de Guesséré. Ils nous ont donné à manger, et nous ont logé. Les organisations humanitaires aussi nous aiden", indique Yagana Kiari, l’une des premières à avoir traversé la frontière.

Depuis le début de la crise en 2013, le PAM apporte une assistance alimentaire et nutritionnelle aux réfugiés. Cette assistance est faite à travers les distributions gratuites de vivres et la distribution de produits nutritionnels pour les enfants de moins de deux ans, femmes enceintes ou allaitantes.

En mai le PAM a commencé à distribuer des vivres à près de 24.000 personnes dont les populations d’accueil qui vivent elles-mêmes dans des conditions précaires et sont touchées par l’insécurité alimentaire. Les ménages qui remplissent les critères de sélection seront incorporés, après la saison de pluie hivernale, dans les travaux à haute intensité de mains d’œuvre afin de développer l’autosuffisance alimentaire, comme l’aménagement de mare, la récupération de terres dégradées, la récupération de terres dégradées, la réhabilitation de pistes rurales pour lesquels ils reçoivent en retour, de l’argent ou des vivres.

Un flux qui ne tarit pas

Le PAM s’inquiète cependant du nombre croissant de personnes traversant la frontière et se réfugiant dans une région déjà affectée par l’insécurité alimentaire.

"Le PAM-Niger a la capacité opérationnelle d’augmenter son assistance aux refugiés et retournés à Diffa. Cependant, nous sommes confronté à un manque de ressources financières qui limite nos interventions, surtout à l’approche de la difficile période de soudure" a déclaré Benoit Thiry.

Pour le moment, les réfugiés, comme Yagana Kiari, ne comptent pas repartir au Nigeria. Ils redoutent d’autres attaques.

"Je me suis bien intégrée dans la communauté. Je fais du petit commerce, qui me rapportent et je ne veux plus partir" a-t-elle dit.

Tant que les violences se poursuivent au Nord du Nigeria, non seulement les réfugiés ne repartiront pas, mais, comme le craint la communauté humanitaire, leur nombre ne va cesser d’augmenter.