La Présidente d’une organisation locale au Niger, engagée dans la lutte contre la violation des droits des femmes, a été reçue en entretien par notre équipe d’enquête. L’entretien, qui a duré près d’une demi-heure, a permis à la Présidente de discuter sur les difficultés auxquelles sont confrontées les filles et femmes dans sa communauté, les obstacles auxquels elles se heurtent, et de proposer des approches de solutions, qui, une fois appliquées par les autorités compétentes, ne peut faillir.
« Je m’en vais de ce fait aborder un sujet souvent méconnu mais dévastateur : la violence économique, une réalité complexe qui touche de nombreuses femmes au Niger. Laissez-moi vous partager le récit de Zara, une femme courageuse qui a dû faire face à cette forme insidieuse de violence dans notre localité ici. Zara, une femme forte et déterminée, s’est retrouvée piégée dans l’étau de la violence économique, une réalité souvent méconnue mais qui a des conséquences profondes. J’aime bien aborder ce sujet à partir de son histoire parce que son histoire illustre bien les nuances complexes de cette forme de violence, allant au-delà des aspects financiers pour toucher les domaines de l’indépendance, de l’autonomie professionnelle et de la dignité personnelle.
Au début, les signes de la violence économique dans la vie de Zara étaient subtils, des restrictions financières déguisées en décisions budgétaires communes. Son mari prenait le contrôle des comptes familiaux, limitant ainsi son accès aux ressources financières nécessaires pour subvenir aux besoins de la famille. Cette privation délibérée créait un déséquilibre de pouvoir, laissant Zara dépendante de son mari pour chaque aspect financier de sa vie. L’impact le plus insidieux de cette violence économique était la manipulation délibérée de Zara vers des opportunités professionnelles limitées. Son mari, en tant que décideur financier dominant, orientait ses choix de carrière vers des emplois précaires et sous-payés, entravant ainsi son épanouissement professionnel. Cette forme de contrôle économique avait des ramifications profondes, affectant non seulement les aspects financiers, mais aussi la confiance en soi et la réalisation personnelle de Zara.
A la question de savoir quel était le contexte au Niger, la présidente affirme : « Dans le contexte du Niger, où les normes culturelles et les rôles de genre sont souvent profondément ancrés, la violence économique peut être exacerbée. Les femmes comme Zara peuvent être confrontées à des barrières institutionnelles et sociales qui limitent leur accès aux opportunités économiques et perpétuent ainsi la dépendance financière. Cependant, Zara a décidé de ne pas rester une victime silencieuse de cette réalité dévastatrice. Elle a trouvé du soutien au sein de communautés locales engagées dans la lutte contre la violence économique.
À travers des initiatives de sensibilisation, elle partage son histoire pour éduquer les autres sur les droits financiers des femmes et l’impact de la violence économique sur leur vie quotidienne. Zara participe également activement à des plaidoyers pour des politiques plus inclusives et protectrices, visant à briser les chaînes de la dépendance financière et à promouvoir l’autonomisation économique des femmes. Elle aspire à un changement culturel qui reconnaisse la valeur et le potentiel de chaque femme, indépendamment de son statut financier.
Par le canal de cette histoire, j’invite toutes les femmes et toutes les autorités à la réflexion profonde sur la nécessité de changer les normes sociales et les politiques économiques pour créer un environnement où toutes les femmes peuvent prospérer économiquement sans craindre la violence économique. C’est un appel à l’action, à la solidarité et à l’engagement en faveur d’un changement positif qui libère les femmes de l’emprise de cette forme insidieuse de violence au Niger et au-delà »Haut du formulaire