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Niger

Discours du Coordonnateur Humanitaire a.i. edition 2024 de la JMAH Niamey, le 19 août 2024

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  • Excellence, Madame la ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes,
  • Mesdames et messieurs les membres du gouvernement,
  • Mesdames et messieurs les chefs d’organisations internationales et chefs d’agences
  • Distingués invités,
  • Mesdames et messieurs,

C’est pour moi un immense plaisir de prendre la parole ce 19 août à l'occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire. Quatorze ans après que cette journée fut célébrée pour la première fois en 2010, le nombre de personnes nécessitant une aide humanitaire au Niger a atteint le chiffre de 4,3 millions. La violence exercée sur les populations civiles par les groupes armés nonétatiques (les GANES) conflits, les effets violents du changement climatique souvent combinés avec ceux de la pauvreté ne cessent d’accroitre ce chiffre. À la suite de fortes précipitations enregistrées depuis ces derniers mois et qui continuent, le Niger connaît des inondations sans précédents comparées aux cinq dernières années.

À cela s’ajoutent l’insécurité alimentaire et nutritionnelle exacerbée par la forte hausse des prix des produits de première nécessité, sans parler des attaques continues sur les communautés que mènent les GANEs dans certaines régions du pays. Je voudrais à cet égard, saluer les efforts sans relâche du gouvernement visant à alléger les souffrances des populations à travers, entre autres, la mobilisation de bien d’urgence essentiels, la réduction du prix des hydrocarbures et ce en dépit des contraintes multiples auxquelles il doit faire face, mais aussi la mobilisation sans répit et le courage admirable déployé par les FDS visant à assurer la sécurité des populations.

Chaque année, la campagne de la Journée Mondiale de l’Aide Humanitaire se focalise sur un thème et celle de 2024 est une invitation à l’action et la mobilisation pour préserver la vie humaine, pour préserver l’humanité menacée par la barbarie qui caractérise les conflits croissants qui traversent le monde, et qui d’une manière inquiétante entraine une banalisation de la vie humaine tout court. En plus des populations civiles qui sont celles qui souffrent le plus de cette situation désastreuse, on compte de plus en plus de travailleurs humanitaires parmi les rangs des victimes. Il est impératif que tant les populations que les travailleurs humanitaires soient protégés ! À titre d’illustration, 2023 aura été l’année la plus meurtrière pour les acteurs humanitaires dans le monde avec plus de 172 victimes de violence dans l’exercice de leur fonction et 2024 pourrait être encore plus tragique.

La commémoration de cette journée est une opportunité pour interpeler les dirigeants du monde entier afin qu’ils assument leurs responsabilités et mettent un terme à cette spirale de violences insensée et son cortège de victimes. Mesdames et Messieurs, L’un des objectifs de la journée Mondiale de l’Aide Humanitaire (JMAH) est de rendre hommage aux travailleuses et travailleurs humanitaires qui, chaque jour, œuvrent aux côtés des communautés mais aussi aux communautés elles-mêmes, qui sont souvent les premières à apporter de l’aide aux personnes en détresse en cas de crises soudaines. Un autre objectif de cette journée, et non des moindres, est de créer les conditions d’une meilleure protection des civiles et des travailleurs humanitaires contre les agressions des groupes armés non-étatiques, de promouvoir et renforcer un espace libre de conflit, où le caractère civil des activités et des mouvements est garanti.

Permettez-moi, en ma qualité de Coordonnateur humanitaire par intérim pour le Niger, de saluer les efforts du gouvernement visant à créer un environnement de paix et de sécurité, permettant ainsi à nos opérations de se poursuivre sur le terrain, malgré les nombreuses contraintes de tous ordres auxquels elles sont confrontées. J’aimerais également exprimer toute ma gratitude a l’ensemble des acteurs humanitaires, particulièrement les organisations nongouvernementales, et parmi celles-ci les ONG nationales en particulier, dont le personnel, souvent au péril de leur vie, travaille sans relâche pour assister les populations affectées. Distingués invités, Comme vous le voyez, que ce soit ailleurs dans le monde ou ici au Niger, d’importants défis restent à relever et cela ne saurait être possible sans une plus grande mobilisation, un effort accru de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux ainsi que de l’ensemble de nos donateurs traditionnels et non traditionnels.

En 2023, la communauté humanitaire a pu venir en aide, dans au moins un des secteurs, à 2,2 millions de personnes, ce qui représente 83 % de la cible du Plan de réponse humanitaire (PRH) 2023, grâce à 251 M$ sur les 584 M$ requis ce qui représente 43 % PRH, une baisse de 59 % toutefois par rapport à 2022. Le soutien humanitaire international est plus que jamais sollicité pour assurer que la population nigérienne en état de détresse, y compris les populations déplacées et réfugiés, reçoivent l’aide dont elles ont besoin.

Les personnes affectées ont besoin de nous maintenant. Il est impératif que nous répondions à cette demande urgente. Nous n’y parviendrons que si la communauté humanitaire et les donateurs internationaux se mobilisent davantage et investissent dans le soutien à l'action humanitaire locale et nationale. Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons être en mesure de mieux prévoir et avec plus d’assurance l’occurrence et l'impact humanitaire de certains chocs.

Dans le contexte du Niger, les actions anticipatoires peuvent notamment aider à prévenir et minimiser les chocs humanitaires liés aux catastrophes naturelles telles que la sècheresse et les inondations. Il est démontré qu'agir avant le début d'un choc prévisible est nettement plus efficace, moins couteux que la réponse humanitaire traditionnelle. Excellence, Mesdames et Messieurs, Distingués invités, Plus encore, nous devons travailler à sortir du cercle vicieux de l’assistance et des effets de dépendance qu’elle engendre et promouvoir la réalisation de solutions durables permettant une plus grande autonomisation des communautés affectées.

En cela, l’initiative « Flagship » initiée en 2023 au Niger, présentement expérimenter de manière pilote dans les régions de Diffa et de Tillabéri, est une parfaite illustration de cette approche en ce qu’elle privilégie une approche qui vise à mieux inclure la communauté dans le développement des programme d’assistance et de solutions durables, en mettant les communautés au cœur de la réponse humanitaire et post-humanitaire, permettant de mieux définir les priorités qui sont les leurs, en termes de besoins et de solutions les invitant à prendre une part active à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des projets. Pour terminer, laissez-moi vous souhaiter à toutes et à tous, une bonne célébration de la Journée mondiale de l’aide humanitaire. Nous sommes ensemble ! Merci de votre aimable attention !

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