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Niger

Coopération de l'Union européenne avec le Niger

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Commission européenne - Fiche d'information

Bruxelles, le 13 décembre 2017

Le Niger est un pays prioritaire pour l'Union Européenne qui travaille en étroite collaboration avec le pays dans le cadre de la stratégie de sécurité et de développement au Sahel ainsi que dans le nouveau cadre pour les partenariats de migration.

Un contexte complexe

Le pays est confronté à de nombreux défis: sécurité, migration, environnement, démographie, développement et situation humanitaire. En 2016, le pays occupait l'avant dernier rang de l'Indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), malgré les progrès réalisés ces dernières années en matière de croissance économique et de développement social. La situation concernant la sécurité alimentaire est structurellement fragile en raison des mauvaises récoltes liées aux sécheresses et aux inondations récurrentes (conséquences du changement climatique). La croissance démographique reste un énorme défi pour le gouvernement du Niger, avec un accroissement de la population de 3,9% et un taux de fécondité de 7,6 enfants pour des femmes.

La situation socioéconomique et sécuritaire du Niger s'est fortement crispée au cours de des dernières années et notamment en 2017 notamment à cause des menaces criminelles et terroristes croissantes, avec les crises humanitaires qui en résultent, dans la région du Lac Tchad et dans les zones frontalières avec le Mali et avec la Libye. Environ 260.000 déplacés, réfugiés ou retournés, victimes de cette insécurité, demeurent quant à eux largement dépendants de l'aide internationale, en particulier humanitaire. L'opérationnalisation en cours de la force conjointe G5 Sahel devrait participer à réduire ces menaces sécuritaires.

Malgré ces fragilités et défis, des progrès importants ont été accomplis ces dernières années, dans le secteur économique et du développement. Cela a pu se faire grâce aux efforts considérables déployés par le gouvernement pour s'engager sur la voie des réformes, selon le «Plan de développement économique et social» (PDES) 2013-2016, dont la nouvelle version 2017-2021 fait l'objet d'une présentation lors de la table ronde du 13 et 14 décembre à Paris. Ces réformes doivent être consolidées pour continuer sur la voie du développement. L'Union européenne soutient et continuera à soutenir le Niger dans cette voie.

La coopération entre l'UE et le Niger

Conformément à l'approche intégrée de l'UE, le soutien européen mobilise tous les instruments disponibles pour renforcer les capacités du gouvernement dans les domaines de la gouvernance, de la sécurité, de la lutte contre la migration irrégulière et la traite, des actions humanitaires et du développement durable dans toutes ses dimensions.

L'enveloppe financière donnée par l'Union européenne au pays pour le développement (programme indicatif national) s'élève à 596 millions d'euros au titre du 11e Fonds européen de développement (FED), pour la période 2014 à 2020. 75% de cette enveloppe est fourni sous forme d'appui budgétaire, afin de soutenir et de renforcer les capacités de l'Etat notamment dans les domaines de la justice, la bonne gestion des finances publiques, la sécurité, l'éducation et la sécurité alimentaire. Auparavant, dans le cadre du 10e Fonds européen de développement (2008-2013), le Niger avait pu bénéficier de 508 millions d'euros, consacrés à trois domaines: développement rural et sécurité alimentaire, intégration régionale et gouvernance. 35% du financement a été fourni sous la forme d'un appui budgétaire dans le but de soutenir les efforts du pays pour augmenter l'accès aux services sociaux de base, protéger les groupes vulnérables de la population et promouvoir la bonne gouvernance et l'état de droit. Exemples de coopération avec le Niger:

Contrat de Réforme Sectorielle pour la Sécurité alimentaire et nutritionnelle et le développement agricole durable (SANAD) 243 millions d'euros de 2016 à 2020

La sécurité alimentaire et nutritionnelle et le développement de l´agriculture durable constitue le premier levier de développement et d'éradication de la pauvreté du pays car il concerne 80% de la population et constitue l'approvisionnement en matière première pour l'émergence d'un secteur agro-alimentaire fort. Ce programme d'appui budgétaire prévoit d'accroître la capacité financière du gouvernement afin qu'il réalise les objectifs fixés en matière de politique sectorielle, renforcer la gouvernance et promouvoir les politiques et les réformes sectorielles dans le secteur; et répondre aux besoins essentiels de la population à travers l'amélioration de l'accès aux services dans les domaines de l'agriculture durable, la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Ce programme permettra par exemple de faire passer le taux d'accès national à l'eau potable à 65% en 2020, et de diminuer de 1% chaque année la prévalence de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans.

Contrat de Réforme Sectorielle pour l'Education, 77 millions d'euros de 2016 à 2019

Le programme d'appui budgétaire sectoriel dans le secteur de l'éducation vise à soutenir les efforts du gouvernement du Niger en matière d'amélioration de l'accès équitable, de la qualité et de la gouvernance de l'éducation. Parmi les principales réformes ciblées figure celle relative à la réduction des inégalités dans l'accès à l'éducation, surtout au niveau des enseignements primaire et secondaire ; en effet, en plus du respect du droit fondamental à l'éducation, le maintien des filles à l'école présente un lien étroit avec la baisse de l'occurrence du mariage précoce et de la fécondité, contribuant ainsi à une meilleure maitrise de la croissance démographique. Le CRS Education soutient également le renforcement de la qualité des apprentissages scolaires et de l'efficacité du système éducatif, notamment par l'appui aux réformes dans les domaines de la gestion des enseignants et des finances publiques.

Ce programme a notamment contribué à faire progresser le taux net de scolarisation de 62,6% en 2013 à 66,1% en 2017 et d'améliorer nettement le taux d'achèvement au primaire qui est passé de 78.4% en 2016 à 83% en 2017.

Le Fonds d'urgence pour la stabilité et pour la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et des personnes déplacées en Afrique

Afin de gérer la migration et les déplacements en Afrique, la Commission européenne a créé un «Fonds d'urgence pour la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et des personnes déplacées en Afrique». Ce fonds fiduciaire bénéficie à un large éventail de pays en Afrique, en particulier ceux chez qui passent les principales routes africaines de migration vers l'Europe. Le Niger en fait partie.

Neuf actions pour un montant de 190 millions d'euros ont déjà été approuvées en faveur du Niger dans le cadre de ce Fonds fiduciaire. Ces projets constituent une réponse concrète de l'Union européenne aux engagements faits dans le cadre du Plan d'Action adopté au Sommet de Valette les 11 et 12 novembre 2015, et dans lequel le Niger a joué un rôle très actif et constructif. Le Niger est le principal bénéficiaire du Fonds fiduciaire à ce jour. Les activités du fonds fiduciaire d'urgence au Niger se concentrent à protéger les migrants et faciliter la réintégration, renforcer les capacités du gouvernement à lutter contre les réseaux criminels et à mieux gérer ses frontières, ainsi que soutenir les populations hôtes en créant des alternatives économiques pour les populations vivant des activités liées aux migrations irrégulières.

Le Niger bénéficie également d'un financement provenant d'instruments régionaux (Plan indicatif régional pour l'Afrique de l'Ouest, programmes intra-ACP), de lignes thématiques et d'autres instruments tels que l'Instrument contribuant à la Stabilité et à la Paix et l'Instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme.

Un exemple de projet concernant la migration au Niger est le programme "Mécanisme de réponse et de ressources pour les Migrants" (7 millions d'euros). ainsi que "Initiative FFU – OIM pour la protection et la réintégration des migrants" (15 millions d'euros de 2016 à 2020). Ce projet vise à soutenir la réponse du Niger aux flux migratoires complexes qui traversent son territoire, notamment en promouvant le développement économique et social à travers les migrations circulaires. L'objectif est d'aider les autorités nationales et régionales à développer leur gouvernance en matière de migration grâce à ce mécanisme. De mai à mi-novembre 2017, l'Initiative a permis le retour volontaire et l'assistance à l'arrivée de 3603 migrants à partir du Niger. Presque 49 000 migrants ont bénéficié d'activités de sensibilisation depuis avril 2017.