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Niger

Aide humanitaire en faveur des populations nigériennes touchées par la crise nutritionnelle.

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Lieu de l'opération: NIGER
Montant de la décision: 2,000,000 EUR
Numéro de référence de la décision: ECHO/NER/BUD/2006/01000

Exposé des motifs

1 - Justification, besoins et population cible :

1.1. -Justification:

La région du Sahel et le Niger en particulier détiennent le taux de mortalité infantile le plus élevé du monde. Chaque année, 600 000 enfants de moins de 5 ans meurent dans le Sahel, dont 173.000 au Niger. L’UNICEF estime que 50 % de ces décès d’enfants de moins de 5 ans sont liés à la malnutrition. La production agricole a été sérieusement affectée en 2004 et 2005 par la sécheresse et des attaques acridiennes qui ont réduit de 11% la production nationale par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Les prix du mil ont été multipliés par 100% par rapport à 2003. Ces hausses de prix ont eu un impact terrible sur l’ ccessibilité à la nourriture pour les familles les plus vulnérables, déjà affectées par la baisse de leur production agricole.


La crise nutritionnelle qui frappe le Niger depuis le début de l’année 2005 est d’une très grande ampleur. Selon l’Unicef, entre juillet et décembre 2005, près de 240.000 enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë, dont 65.000 de malnutrition aiguë sévère, ont été traités dans les différents centres de nutrition. Dès le mois d’avril 2005, les centres de nutrition de Médecins Sans Frontières avaient enregistré 3 fois plus d’enfants mal nourris que les années précédentes. Une enquête nutritionnelle d’Action Contre la Faim réalisée entre le 15 septembre et le 15 octobre dans trois zones représentatives du Niger indique des seuils de malnutrition aiguë globale très largement supérieurs au seuil d’urgence de 10% fixé par l’OMS: 25 % pour la région agropastorale, 19 % pour la zone agricole et 16 % pour la zone pastorale.

Si les nouvelles admissions d’enfants mal nourris dans les centres de récupération nutritionnelle ont tendance à diminuer, les niveaux d’admission demeurent 3 à 4 fois supérieurs à ceux de l’année précédente à la même époque(1).

Malgré des récoltes globalement satisfaisantes en 2005 et un excédant de production national de 21 000 MT, les niveaux d’endettement des ménages et les prix du marché céréalier anormalement élevés mettent 3,1 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire grave(2): près de 1,2 millions de personnes, soit 13 % de la population rurale auront consommé leur récolte à la fin janvier 2006 et 22 %, soit 1,9 millions de personnes, à la fin du mois de mars.

Plus précisément, une étude d’Action Contre la Faim montre que, dans la zone agricole de Mayahi, 86% des ménages sont endettés et que 25 % de leur récolte serviront au remboursement de cette dette. Cette situation poussera les ménages à acheter un complément de stock. Toutefois, les prix du mil étaient en octobre déjà 20 % supérieur à l’année précédente et ils ne cesseront d’augmenter jusqu'à la prochaine récolte.

Dans ce contexte de vulnérabilité, les ménages sont exposés à une plus grande morbidité et une plus grande mortalité. Or, l’accès aux soins reste limité pour les plus pauvres. De fait, l’utilisation des services sanitaires ne dépasse pas 20%.

Le gouvernement du Niger a géré la crise alimentaire grâce au dispositif national de gestion des crises alimentaires (DNPGA) soutenu par les bailleurs de fonds et des partenaires opérationnels (PAM).

Notes:

(1) Selon MSF France, Maradi enregistrait 200 admissions par semaine en 2004 contre 800 admissions par semaine en 2005.

(2) Programme Alimentaire Mondial, Enquête sur la sécurité alimentaire en situation d’urgence (EFSA), Niger, Octobre 2005.