Le Brief du Jour du 24 juin 2025
Coordinatrice, division Médias et Communication
La « liste de la honte », qui fait partie du rapport annuel des Nations unies sur les enfants dans les conflits armés, a été publiée la semaine dernière.
Le seul acteur étatique répertorié pour un nombre effroyable de cinq types de violations commises à l'encontre d'enfants dans les conflits armés est la junte du Myanmar. D'autres acteurs non étatiques du pays figurent également sur la liste.
Pour être exact, 2 138 violations graves commises contre des enfants ont été documentées et vérifiées par l'ONU. Plus d'un millier sont en attente de vérification...
La junte du Myanmar recrute et utilise des enfants soldats, tue et mutile des enfants, commet des violences sexuelles contre des enfants, attaque des écoles et des hôpitaux, et enlève des enfants.
Depuis le coup d'État de 2021, le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats par l'armée du Myanmar ont fortement augmenté. Un nombre important d'enfants ont été enrôlés depuis que la junte a promulgué une loi sur la conscription en février 2024.
Bien qu'exclus par la loi, les enfants sont de plus en plus nombreux à être enrôlés de force, la junte subissant des pertes croissantes en hommes et en territoire dans le conflit qui l'oppose aux groupes armés anti-junte et ethniques.
Les stratégies d’enrôlement abusif varient : les méthodes de la junte consistent notamment à enlever des jeunes hommes et des garçons ou à détenir des membres de leur famille comme otages pour ceux qui fuient la conscription.
Deux récents déserteurs ont déclaré à HRW que le nombre d’enfants recrutés était en constante augmentation en raison de la pression croissante des hauts responsables pour atteindre les quotas d’enrôlement. Un garçon de 17 ans a déclaré aux médias locaux qu'il avait été enlevé tard dans la nuit et qu'on lui avait remis une fausse carte d'identité indiquant qu'il avait 19 ans.
Les méthodes de recrutement de l'armée du Myanmar ont ciblé de manière disproportionnée les populations urbaines pauvres, les personnes déplacées, les personnes sans papiers et les minorités ethniques et religieuses, notamment les musulmans Rohingyas.
Depuis le coup d'État, l'armée a recruté des enfants dans les 14 États et régions du pays, contre seulement 4 auparavant. Les forces de la junte ont également enlevé et torturé des enfants pour leur prétendue association avec les forces d'opposition.
Le Myanmar doit mettre fin de toute urgence à cette pratique honteuse et coopérer avec les responsables de l'ONU pour libérer tous les enfants recrutés.
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