Alors que des milliers de personnes dispersées
et isolées, vivant dans des lieux difficilement accessibles de la province
de Sofala -au centre du pays-, ne bénéficient depuis plus d'un mois d'aucune
assistance, Action contre la Faim, présente sur le terrain, s'alarme
de la réduction des moyens logistiques mis en place par la communauté internationale
pour les secourir.
Cette réduction concerne le départ
annoncé de l'ensemble de la flotte héliportée à la fin du mois de mars,
déjà effectif pour plus de la moitié des appareils. Or les populations
les plus isolées, fortement affectées par les inondations, sont
inaccessibles par route, mais également par voie fluviale. L'emprunt
d'hélicoptère est le seul moyen de leur venir en aide et d'acheminer
de la nourriture. Ce retrait annoncé ne peut qu'entraver le travail
des organisations humanitaires et réduire drastiquement les possibilités
de secourir des milliers de Mozambicains.
Les besoins de milliers de personnes de la province de Sofala ne sont pourtant toujours pas couverts. Selon les repérages effectués par les équipes d'Action contre la Faim, la plupart des habitants de la zone de Goonda (près de 20 000 personnes), dans l'extrême Nord du district de Chibabava, au bord du fleuve Buzi, n'ont reçu aucune assistance alimentaire depuis maintenant plus d'un mois.
Les équipes d'Action contre la Faim multiplient les efforts pour accéder à ces populations. Grâce à la bataille menée par Action contre la Faim pour mobiliser des moyens logistiques héliportés, les habitants de Goonda Madjaka -2 500 personnes jusqu'à aujourd'hui oubliées, dans une des zones les plus touchées- sont actuellement en train de recevoir la première aide alimentaire depuis le début des inondations. Cette distribution alimentaire, initiée hier par Action contre la Faim, bénéficiera à terme à près de 36 000 personnes dans le district de Chibabava.
Mais sans les hélicoptères, ce sont plus de 15 000 personnes délaissées (habitants de Magunde, Tronca, Massane, Gerome, Dongonda, Jambe, etc.), à qui nous ne pourrons toujours pas acheminer la nourriture.
Pour venir en aide à ces populations oubliées de la province de Sofala, Action contre la Faim demande à la communauté internationale le maintien de tous les moyens de secours. Alors que des milliers de personnes luttent pour leur survie, tout retrait apparaît totalement prématuré et expose ces populations à des problèmes humanitaires extrêmes.