Le Royaume du Maroc sera, comme à l’accoutumée, au rendez-vous pour faire de la Conférence internationale sur la migration, prévue les 10 et 11 décembre prochain à Marrakech, une réunion "réussie", a affirmé, jeudi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.
Lors d’un point de presse tenu dans la cité ocre, à l’issue d’une visite de terrain pour s’enquérir de l’état d’avancement des préparatifs du site devant abriter cette importante conférence qui sera sanctionnée par l'adoption du Pacte mondial sur les migrations, M. Bourita a indiqué que le Maroc sera, comme à l’accoutumée, au rendez-vous pour abriter une réunion "réussie", aussi bien sur le plan organisationnel que sur le plan de la contribution de ce conclave à l’émergence d’un "nouveau consensus international" sur la question migratoire et sur son traitement sous ses différents aspects et dimensions dans le cadre d’une coopération internationale et sous les auspices de l’ONU.
Le ministre, qui était accompagné de la Représentante Spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour les migrations internationales, Louise Arbour, et de la Secrétaire générale adjointe chargée du Département de l’Assemblée générale de l’ONU et de la gestion des conférences, Catherine Pollard, a souligné que cette réunion de haut niveau revêt une grande importance eu égard, d’abord, à la question qui sera débattue, à savoir celle de la migration qui, a-t-il dit, constitue un sujet "structurant" dans les relations internationales et primordial sur l’agenda international.
Cette importance, a-t-il poursuivi, émane aussi du fait que cette Conférence est la première du genre qui se tient sous les auspices des Nations Unies pour discuter de la question migratoire dans un "cadre multilatéral" et selon une "vision multidimensionnelle", ajoutant que ce conclave tire également son importance du fait qu’il sera couronné par l’adoption d’un document essentiel et de référence pour la communauté internationale, inhérent au traitement de la question de la migration.
Par conséquent, a réaffirmé M. Bourita, il s’agit d’un rendez-vous international très important et très attendu par la communauté internationale, soutenant que le Maroc est honoré d’accueillir cet événement, à l’instar de plusieurs autres rendez-vous cruciaux tenus dans la cité ocre, tels que la réunion du GATT en 1994, les réunions en 2013 de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) sanctionnées par l’adoption du Traité de Marrakech visant à faciliter l’accès des aveugles et des déficients visuels aux œuvres publiées, ainsi que la COP22 qui a constitué une étape importante dans le processus de lutte contre les changements climatiques.
Interrogé sur l’organisation par le Maroc de cette Conférence, M. Bourita a expliqué qu’elle revêt une triple signification. D’abord, a-t-il détaillé, cela souligne l’engagement du Maroc dans le multilatéralisme, ajoutant que le Royaume estime que toutes les questions globales doivent être traitées dans "un cadre multilatéral" et "sous un parapluie onusien".
Et de rappeler que le Maroc, qui a abrité il y a deux ans la COP 22 pour débattre d’une thématique encore très pressante, considère que "de la même manière, la question migratoire doit être traitée dans ce cadre-là".
"C’est donc une preuve supplémentaire de l’engagement du Maroc dans l’action multilatérale et le renforcement de l’action des Nations Unies", a-t-il affirmé.
La 2ème signification réside dans le fait que pour le Maroc, la question migratoire ne peut être réglée que dans le cadre du respect des souverainetés, de la coopération internationale, du dialogue et de la concertation, de la responsabilité partagée et de la compréhension commune entre les pays d’origine, de transit et d’accueil, a-t-il noté.
Et M. Bourita de souligner que le Royaume s'est engagé depuis 2013 dans une politique migratoire nationale conformément aux Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, précisant que cette politique a été considérée à l’échelle régionale comme "pionnière" qui part d’abord d’une solidarité avec les migrants, notamment subsahariens (régularisation de plus de 50.000 cas, soit 90 pc des dossiers déposés ont été acceptés).
Le Maroc s’est également engagé au niveau africain sur cette thématique, rappelant que les chefs d’Etat de l’Union Africaine ont désigné SM le Roi comme Leader sur la question de la migration en Afrique, a-t-il indiqué, faisant remarquer qu’au niveau multilatéral, le Royaume s’est engagé dans les débats sur ce nouveau Pacte et qu’en abritant cette Conférence, il montre également l’importance qu’il accorde à cette thématique.
Le ministre a, par ailleurs, souligné la participation active et agissante du Royaume au débat sur ce document, partant du référentiel marocain pour le traitement de cette question, tout en faisant part de la satisfaction du Maroc à l’égard de la teneur de ce Pacte qu’il a considérée en parfaite harmonie avec la propre vision du Royaume de la question migratoire.
Selon M. Bourita, l’essentiel c’est que ce Pacte doit être appliqué avec célérité et la Conférence de Marrakech est une occasion pour réfléchir à la manière à adopter pour la mise en œuvre de ce document.
Il a, par ailleurs, fait observer que l’approche marocaine en matière de migration est fondée sur trois piliers : la solidarité et l’intégration, la responsabilité à travers la lutte avec fermeté contre les réseaux de traite des êtres humains et de l’immigration clandestine, et la coopération internationale.
Pour sa part, Mme Arbour a indiqué que les Etats membres de l’ONU se réjouissent que le Maroc soit le pays hôte de cette importante Conférence, ajoutant que des Chefs d’Etat, des ministres, des délégations de la société civile, du secteur privé, et des organisations intergouvernementales vont se retrouver dans cet "endroit magnifique" et "très serein" pour discuter d'une des grandes questions du 21ème siècle, qui interpelle la communauté internationale dans son ensemble.
"On parle ici de migrations internationales et non pas de déplacements à l'intérieur des pays, et donc d'un sujet qui relève de la souveraineté des Etats mais aussi de leur interdépendance", a-t-elle poursuivi.
Elle a, dans ce sens, mis en avant l'important effort consenti par la communauté internationale en vue de se pencher sur une meilleure mobilité humaine au 21ème siècle.
Mme Arbour a, d'autre part, souligné que "la gestion du site devant abriter cette Conférence est très impressionnante", tout en exprimant ses vifs remerciements aux autorités marocaines pour leur collaboration avec les Nations Unies pour assurer la réussite de cet événement de grande envergure.
Quant à Mme Pollard, elle a précisé que ce site répond aux attentes des Nations Unies, mettant l'accent sur l'importance de cette rencontre qui débattra d'un sujet qui interpelle l'ensemble de la communauté internationale.
"Cette décision de choisir le Maroc pour accueillir cette Conférence ressemble en quelque sorte au fait de déplacer l’Assemblée Générale de l’ONU à Marrakech", a-t-elle dit, tout en souhaitant plein succès aux travaux de cette importante rencontre internationale.
M. Bourita a eu, auparavant, des entretiens avec les deux responsables onusiennes en présence notamment de l’Ambassadeur, représentant permanent du Maroc aux Nations Unies, M. Omar Hilale.
-MAP-08/11/18