I. RESUME
Les disponibilités alimentaires sont satisfaisantes au Sahel malgré les baisses de productions prévues pouvant entraîner localement des difficultés alimentaires. Plus que l'invasion des acridiens, l'arrêt précoce des pluies en fin septembre et octobre influence négativement les productions agropastorales au Sahel. Les déficits pluviométriques localisés en grande partie dans les zones nord du Sahel ont été par endroits très sévères. L'invasion acridienne a finalement fait plus de peur que de mal, et les dégâts les plus importants ont été plus tôt observés sur les pâturages que sur les cultures.
La Mauritanie est le pays le plus touché par les effets combinés des deux risques avec des baisses de rendement sur le mil atteignant 95-97% et des pertes de pâturages estimées entre 50-95%. Dans les autres pays et toujours dans les zones agroclimatiques similaires (le nord du sahel) des dégâts sur le mil et sur les pâturages ont été enregistrées surtout au Cap Vert et localement au Sénégal, Mali, Niger et Burkina Faso. Dans la majeure partie de ces zones touchées, les populations dépendent beaucoup plus de l'élevage que de l'agriculture dont l'apport dans l'autoconsommation reste faible. La vente des produits de l'élevage permet d'acquérir le complément vivrier.
La réunion régionale de concertation technique sur les bilans céréaliers prévisionnels des pays du Sahel (1er au 4 novembre) organisée par le CILSS avec ses partenaires (FAO, FEWS NET, PAM, Gouvernement), a amendé les chiffres de production pour l'ensemble des pays du Sahel, à l'exception du Mali. La production céréalière totale du Sahel sans celle du Mali s'élève à environ 9 millions de tonnes. Elle est en baisse par rapport à celle record de 2003/04. En considérant le Mali, une production moyenne, le Sahel totalisera en 2004/05 une production céréalière proche de la moyenne des cinq dernières années qui s'élève à 11.5 millions de tonnes.
Suite aux stocks issus des récoltes record de 2003/04 et le début de commercialisation des variétés hâtives, les marchés céréaliers sont bien approvisionnés avec des niveaux de prix globalement plus bas qu'en 2003 ou proches des moyennes des cinq dernières années. Les zones agropastorales du Sahel nord (du Cap Vert au Tchad) connaitront des difficultés alimentaires localisées. Il est, par conséquent, urgent d'intensifier les productions de contre saison et d'initier des mesures d'approvisionnement des zones vulnérables en céréales, aliment de bétail et fourrage et de faciliter la transhumance sous-régionale. Aussi, un suivi rapproché par les dispositifs reste nécessaire pour une meilleure identification et analyse de la situation alimentaire des zones à risque et une prise en compte conséquente des besoins des populations vulnérables.
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