This report covers the period from 10/1/2007 to 10/31/2007
- La sécurité alimentaire en Mauritanie serait caractérisé par une situation fragile au Guidimakha, où les apports de l’hivernage, les programmes en cours et les retombées de l’immigration se combinent. Dans les zones pastorales, l’amélioration des conditions (pâturages et eau) a modéré les niveaux de l’insécurité alimentaire. Les poches qui causent le plus d’inquiétude sont celles où le démarrage de la saison des pluies n’a pas permis un bon développement des cultures et des pâturages. A ce titre, l’Aftout du Brakna et du nord du Gorgol (en rouge) constituent des zones à suivre (Graphique 1).
Graphique 1. Estimation de la sécurité alimentaire courante, quatrième trimestre 2007 (oct. à déc)
Source : FEWS NET
- La tendance de baisse de la pluviométrie observée depuis la deuxième décade de septembre continue dans le troisième décade du mois. Par rapport à 2006, et à la moyenne interannuelle 1990/00, la majeure partie des zones agricoles et agro-pastorales de la Mauritanie est déficitaire. Il est peu probable que ces déficits se résorbent, car la position actuelle du front intertropical indique l’approche de la fin de la saison des pluies. Une telle situation aura, certainement, des conséquences négatives sur le développement des cultures dans toutes les zones de production où les semis ont commencé après la deuxième décade d’août. Bien que l’état végétatif des cultures dans ces zones soit, pour le moment, satisfaisant, il est peu probable avec la diminution des pluies qu’elles arrivent à maturation avec des rendements intéressants.
- Par contre, la bonne progression de la crue et le bon niveau de remplissage des bas fonds et barrages devraient permettre une importante augmentation des superficies exploitées dans ces typologies. Ca dépende, toutefois, de la capacité des paysans à surmonter la psychose de la sésamie et à trouver des semences au moment opportun. Cette dernière tache est compliquée du fait que le walo est resté plusieurs années sans être exploité, ce qui cause des difficultés actuellement en trouvant des semences. A la différence des cultures pluviales, le temps de semis des cultures des décrue est court, car il est fonction du retrait des eaux, qui peut se faire rapidement, surtout lorsque l’harmattan souffle avec vigueur. Les agriculteurs qui veulent saisir l’opportunité de faire les cultures de décrue ont besoin des semences actuellement, alors, pour faire partir de cette contre-saison.
Pour le moment, les seules zones de production pluviale qui pourraient donner des productions céréalières proches de la moyenne sont celles du sud des deux Hodh, de l’Assaba et du Guidimakha, qui ont échappé la noyade. Par contre, rien n’est venu améliorer la situation de l’irrigué, où la production rizicole devrait logiquement accusée une sensible baisse par rapport à 2006, en raison de la baisse des superficies emblavées, des difficultés d’accès aux intrants et de la forte pression aviaire.
L’amélioration des conditions pluviométriques dans la zone de transhumance pastorale (4) et dans l’ouest des zones agropastorale (5) et de la vallée (7) (Graphique 2) n’a pas permis un développement consistant des pâturages, et, dans la plupart des cas, les animaux en transhumance ne sont pas revenus. En pareille du manque de la production laitière, qui constituait la principale base du système alimentaire des populations des ces zones. Ailleurs, les pâturages sont bons, voir excellents, mais l’arrivée massive et précoce des troupeaux des régions déficitaires crée une surcharge dans les parties favorisées des zones (5, 6 et 7) qui, outre la dégradation qu’elle entraîne, est aussi une source de conflits avec les agriculteurs qui n’ont pas encore moissonné.
Graphique 2. Zones d’économie alimentaire en Mauritanie.
Source: FEWS NET
Les niveaux de l’insécurité alimentaire se sont considérablement réduits dans le centre et l’est de la zone agropastorale (5), dans toute la zone de production pluviale (6) et dans l’est de la vallée (7), grâce à l’amélioration des conditions naturelles saisonnières et des programmes d’assistance mis en œuvre. Toutefois, dans ces mêmes zones, les pluies diluviennes ont causé des inondations, qui ont affecté de nombreux ménages. Bien que le gouvernement n’ait pas lancé un appel en ce sens, les sinistrés vivent des conditions qui requièrent des programmes d’urgence. Mais, les actions disparates, réalisées par le Commissariat à la Protection Sociale et à la Sécurité Alimentaire (CPSSA), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et autres organisations internationales sont loin de répondre aux besoins de la situation, et nombreux sont les sinistrés qui n’ont pas encore été soutenus. Cependant, les programmes d’assistance du PAM, du CPSSA et d’UNICEF fonctionnent bien là où ils sont, et ils contribuent à la réduction des niveaux de l’insécurité l’alimentaire, principalement dans les ménages d’éleveurs, d’agropasteurs et d’agriculteurs qui s’étaient investis dans la culture des variétés hâtives.
La baisse des prix des céréales traditionnelles (exception faite du sorgho de décrue) et la relative stabilité des prix des denrées alimentaires importées – fortement influencé par l’intensification des importations maliennes – contribuent à améliorer les conditions d’accès alimentaires des ménages. Les exportations du Sénégal demeurent encore faibles et essentiellement organisées autour de la réexportation de riz d’origine asiatique.