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Mauritania

Mauritanie : Rapport mensuel sur la sécurité alimentaire novembre 2005 - Les déficits structuraux demeurent un souci

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SOMMAIRE ET IMPLICATIONS
La bonne répartition tempo-spatiale des pluies s'est traduite par une stricte application du calendrier cultural pluvial, dans toutes les zones ayant bénéficié des programmes de semences de la FAO, OXFAM et COOPERATION FRANCAISE. Ailleurs il s'est organisé en fonction des capacités individuelles d'accès aux semences et certains ménages, traditionnellement exploitants de céréales hâtives se sont reconverties dans la culture tardive faute de semences en temps opportun. Cette situation pourrait arriver aux exploitants de la décrue qui n'ont pas encore été appuyés en semences.

A l'exception du sud-est du Hodh El Chargui, du sud de l'Assaba et du Guidimakha (centre et est des zones 5 et 6), les conditions d'exploitation ont été partout satisfaisantes, dans les zones agricoles et pastorales. Dans ces zones qui sont les principales productrices de Diéri, l'irrégularité et l'insuffisance des pluies, au cours de la période d'épiaison, ont entraîné des desséchements des cultures hâtives. Ce n'est que dans les zones basses que les cultures hâtives de Diéri sont arrivées à maturation sans problème. Les cultures tardives, tout comme les premiers semis des cultures de bas-fonds, sont dans un état phénologique normal. Dans les zones ayant bénéficié des programmes semenciers, les niveaux de productivité, bien que fortement affectés par les pauses pluviométriques, ont été nettement meilleurs que dans le reste du pays.

La persistance des difficultés d'accès aux semences pourrait handicaper les paysans des bas-fonds. Le walo est pratiquement inexistant au Trarza et au Brakna. Au Gorgol certaines zones de la plaine de Fori (zone comprise entre Kaédi et Lexeiba) inondées par les eaux du Gorgol pourraient donner lieu à une exploitation en walo mais les paysans, hantés par le spectre de la sésamie (une noctuelle) qui détruit les cultures depuis six ans, hésitent à les mettre en valeur. Ce n'est que dans le walo de Maghama où les eaux déversées par le Gorfa sont contrôlées, que les semis ont réellement commencé. Les cultures irriguées, actuellement au stade laiteux et de début de maturation, sont en nette baisse par rapport à 2004-05 et les paysans, qui ont éprouvé des difficultés à accéder aux engrais, sont maintenant, confrontés à une forte invasion aviaire. Au Trarza les dégâts causés sur les rizières par les phacochères sont énormes. C'est dans ce contexte que le service des statistiques agricoles vient de publier les premières estimations de production qui affichent un record de 203008 T.

La situation acridienne est toujours calme mais la forte pression aviaire sur les cultures de sorgho et de mil hâtif a, en certains endroits, fortement réduit les rendements. L'existence de poches déficitaires dans le centre du Hodh El Chargui (zone englobant le sud d'Oualata et le nord de Nema) et le Nord Hodh El Gharbi (moughataa de Tamchakett), ne devrait pas affecter les activités pastorales car les mouvements de transhumance s'inscrivent dans les axes habituels. Partout ailleurs, les pâturages sont denses, les eaux de surface abondantes et on ne signale aucune épizootie. Toutefois la multiplication des feux de brousse constitue un facteur de dégradation de ce potentiel.

Les niveaux de l'insécurité alimentaire sont partout en baisse, en raison des premières récoltes du diéri. Cette amélioration sera de courte durée, pour les populations des adwaba du Hodh El Chargui, de l'Aftout et du Tagant, du fait de la faible production du Diéri qui est l'unique source de production et des dettes accumulées, au cours des années précédentes sur hypothèque des prochaines cultures. Pour les agriculteurs de la vallée, l'absence du walo qui fournissait plus de 60% des céréales consommées par les ménages, et l'importante baisse des apports de l'irrigué, seront durement ressenties.

Malgré la légère baisse des prix du riz, du pain et des viandes, les conditions d'accès alimentaire restent encore difficiles pour les habitants des quartiers périphériques des centres urbains. Malgré la persistance de quelques cas de cholera dans les quartiers pauvres de Nouakchott et dans le sud du pays, on s'oriente vers la maîtrise de l'épidémie.

ZONES D'ECONOMIE ALIMENTAIRE


CALENDRIER


RESUME DES RISQUES

L'amélioration des conditions d'accès alimentaire pourrait être de courte durée dans le sud et l'est du pays (zones 5 et 6) en raison de la mauvaise fin de saison et de la faiblesse des transferts céréaliers en provenance du Mali.

Dans les zones pastorales, le paiement des dettes contractées auprès des fournisseurs de blé et d'aliments bétail, depuis 2003 a poussé les éleveurs à multiplier leurs ventes. Cet accroissement de l'offre dans les marchés de bétail a freiné la hausse des prix des animaux et réduit le pouvoir d'achat des éleveurs.

Malgré leurs importants niveaux de remplissage, l'exploitation des barrages et bas-fonds va être limitée par les difficultés d'accès aux semences de décrue.

La faiblesse du walo va affecter les paysans du Brakna et du Trarza, alors qu'au Gorgol, la crainte de la sésamie a fait baisser le niveau d'exploitation dans les zones inondées de Fori et de Maghama.

Les 2200 ménages victimes d'inondations au Trarza ont maintenant rejoint leurs habitations.

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