CONTEXTE DE LA PLANIFICATION INTÉGRÉE
Jusqu’à l’année 2016, l’action du Système des Nations Unies en Mauritanie a été basée sur deux processus de planification parallèles, notamment : l’UNDAF (Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement), et le SRP/HRP (le Plan Stratégique de Réponse Humanitaire).
L’UNDAF constitue la réponse du Système des Nations Unies (SNU) aux priorités nationales de développement et aux politiques et programmes sectoriels. Formulé en étroite collaboration entre les Agences du SNU et le gouvernement de la République Islamique de la Mauritanie, il est le fruit d’un processus participatif piloté par le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), conjointement avec le SNU.
L’UNDAF a pour objectif de contribuer à la réalisation des priorités nationales de développement, à la promotion et à la protection des Droits humains et à la réalisation des valeurs et principes énoncés dans les déclarations globales : la Déclaration du Millénaire et les Objectives du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le cas de l’UNDAF en cours, et bien évidemment l’Agenda 2030 et les Objectives de Développement Durable (ODD) dans le cas du prochain cycle de l’UNDAF.
L’UNDAF en cours avait été prévu initialement pour la période 2012-2016. Néanmoins, en concertation avec le Gouvernement, la décision a été prise de l’étendre jusqu’à fin 2017, pour permettre une meilleure prise en compte dans la formulation du prochain UNDAF de la nouvelle stratégie nationale de développement 2016-2030, la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP).
Pour sa part, le Plan de Réponse Humanitaire (HRP), avec duration trisannuelle de 2014 à 2016, formulait des objectifs stratégiques pour la réponse aux besoins humanitaires des populations les plus vulnérables dans le pays. Il était articulé autour de la Coordination et de 8 secteurs (Eau, Hygiène et Assainissement, Nutrition, Protection, Relèvements Précoce, Santé, Sécurité Alimentaire et Multi-secteurs Refugiés), en concertation avec les institutions gouvernementales des différents secteurs, les Organisations Non Gouvernementales (ONG), le SNU et les bailleurs de fonds humanitaires.
Le HRP était aussi lié à la planification humanitaire régionale, et coordonné dans le contexte des plans de réponse humanitaire de neuf pays Sahéliens très souvent confrontés à des problèmes humanitaires similaires.
Pendant la période d’implémentation de l’UNDAF en cours et du HRP 2016, plusieurs réflexions d’importance capitale ont été menées au niveau global sur les thématiques du développement et des situations humanitaires.
Entre autres, la formulation et l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de l’Agenda 2030 et des Objectifs de Développement Durable (ODD) en 2015, et les conclusions du Sommet Humanitaire Mondial (WHS – World Humanitarian Summit) tenu à Istanbul en 2016 s’avèrent très pertinentes pour le processus de planification en Mauritanie. Leur importance spécifique pour le pays a été bien soulignée par la participation de S.E.M. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie, aux deux évènements.
Dans l’esprit de l’Agenda 2030 et du Sommet Humanitaire Mondial, et en concertation avec le gouvernement mauritanien, le SNU en Mauritanie a engagé avec les ONGs et d’autres partenaires, un processus de planification intégrée pour 2017, qui constituera aussi une base indispensable d’apprentissage pour une intégration plus complète et structurée à partir de 2018. On notera ici que le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a remarqué luimême, lors de son discours d’investiture comme Secrétaire général, l’importance de rapprocher l’humanitaire et le développement (voir citation au début de ce document).
Les raisons spécifiques de cette intégration en Mauritanie sont de deux types, basés sur des considérations liées aux indications du Sommet Humanitaire Mondial et de la décision de « travailler autrement » (« New Way of Working »), aussi bien que celles établies dans l’Agenda 2030. La première raison porte sur des considérations stratégiques, et la deuxième est liée à l’efficacité de gestion et d’utilisation des ressources disponibles (assez limités).
La Mauritanie fait face à de nombreuses vulnérabilités de nature chronique et récurrente avec des besoins très aigus (en termes de malnutrition et d’insécurité alimentaire) et une nécessité cruciale de réponse humanitaire immédiate afin d’assister les populations les plus vulnérables. Néanmoins, une réponse humanitaire seule n’est pas suffisante pour faire évoluer le contexte et éliminer les besoins.
Le Sommet Humanitaire Mondial (Agenda for Humanity et Grand Bargain) nous encourage très explicitement à « passer de l’assistance à l’élimination des besoins » : l’intégration d’une approche humanitaire/développement est donc dans ce cas fort nécessaire.
La deuxième raison de fond pour soutenir l’impératif de l’intégration des deux processus de planification porte sur la nécessité d’améliorer l’efficience des systèmes. Surtout, en considérant les ressources humaines et financières disponibles assez limitées, il est impératif de réduire au maximum les duplications de processus de planification et les efforts menés à bien. Maximiser l’efficience et éviter les doublons est, aussi, l’une des indications clés du Sommet Humanitaire Mondial.
Avec un contexte global où les besoins humanitaires sont en constante augmentation et où les crises sont de plus en plus prolongées, atteindre l’objectif souscrit dans l’Agenda 2030 de « ne laisser personne de côté » s’avère de plus en plus difficile. L’Agenda 2030 et les ODD fournissent une base cohérente pour une vision de travail intégrée constituant un élément fondamental pour mieux articuler les ODD et leur interopérabilité, et aussi et surtout, pour œuvrer à « ne laisser personne de côté » d’ici 2030.
Concernant la Mauritanie, le Plan Intégré 2017 sera guidé par le concept de « travailler autrement 1 », basé sur les discussions du Sommet Humanitaire Mondial et l’Agenda 2030 / ODD. Ce concept est fondé sur trois principes :
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œuvrer pour des résultats communs en transcendant la séparation entre l’humanitaire et le développement,
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anticiper les besoins et non pas attendre qu’ils surgissent et réagir à posteriori, 3) renforcer les systèmes aux niveaux national et local et non pas les remplacer. Cette notion implique donc un travail conjoint vers des objectifs collectifs, une utilisation synergique de la valeur ajoutée par les différents acteurs, et une planification multi annuelle (que sera introduite de manière plus structurée à partir de 2018).
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