Dans cette interview réalisée à Niamey lors des travaux de la 4è rencontre du Groupe de Travail de Caritas Internationalis pour le Sahel (GTCIS) M. Théodore TOGO, Secrétaire Général de Caritas Mali, revient sur la célébration du cinquantenaire de Caritas Mali qui a eu lieu du 21 au 22 Novembre 2009 à Kita. Il se prononce aussi sur l'importance du GTCIS.
Parlez-nous un peu de votre parcours...
J'occupe le poste de Secrétaire Général de Caritas Mali depuis Juillet 2004. Je suis à la Caritas depuis 1985, juste après mes études à l'Ecole Normale Supérieure. J 'ai travaillé successivement comme Secrétaire Permanent et j'ai pu occuper par la suite un certain nombre de responsabilités notamment au niveau de la sous région comme responsable pour le dialogue Sud-Sud qui regroupe un certain nombre de pays, pratiquement ceux de la zone CERAO. Ensuite j'ai été élu comme coordinateur de la zone CERAO. J'ai occupé ce poste de 2002 à 2007. J'ai par la suite été élu comme membre du comité de pilotage pour le GTCIS de 2007 à 2008.
Comment est née Caritas Mali et que fait-elle concrètement sur le terrain ?
La Caritas Mali est une organisation de l'Eglise du Mali, mise en place par les évêques pour permettre à l'Eglise d'assister les personnes en difficulté et d'être auprès des populations maliennes dans le domaine du développement. C'est notre travail quotidien. Pour cela, nous sommes organisés en conséquence. D'abord nous avons une commission nationale qui comprend les instances nationales et les instances diocésaines. Nous avons aussi les structures politiques et les structures opérationnelles. Ces structures se trouvent au niveau des 06 diocèses : Kayes, Bamako, Sikasso, Ségou, San et Mopti. Au niveau de ces différents diocèses vous avez les commissions diocésaines, les comités paroissiaux de Caritas Mali et vous avez des structures opérationnelles qui sont les coordinations diocésaines de Caritas Mali. C'est avec l'ensemble de ces structures politiques et opérationnelles que Caritas mène des activités d'assistance et de développement.
Vous avez célébré le cinquantenaire de Caritas Mali du 21 au 22 Novembre 2009 à Kita Quelles ont été les activités phares de ce grand évènement ?
Caritas Mali a été créée en 1959.Pour nous le cinquantenaire était donc une grâce. C'est pour cette raison que nous avons jugé utile de la fêter. Nous avons organisé l'évènement en plusieurs temps forts. Un premier temps pour les activités d'action de grâce : la prière, les recollections, l'animation, la réflexion sur le sens même de Caritas Mali. Dans ce sens, nous avons élaboré une prière du cinquantenaire pour aider les communautés, les structures politiques et opérationnelles à prier pendant tout le temps de la préparation du cinquantenaire. Ensuite, nous avons eu un temps de visibilité qui a consisté en des actions marketing : tee-shirts, casquettes, les affiches, les plaquettes de Caritas, les émissions radio et télé, tout ce qui peut rendre Caritas visible et lisible. Nous avons aussi dressé des stands afin de permettre au public de découvrir ce que la Caritas Mali mène comme activités depuis sa création. Ce fut un temps fort et les gens ont beaucoup apprécié. Un autre temps fort a été la quête spéciale organisée le Dimanche pour la Caritas. C'était une première. Un message a été lancé pour une auto prise en charge de la Caritas, pour une plus grande implication des Maliens dans la vie de la Caritas. Suite a ce message une quête spéciale pour la Caritas a eu lieu et elle servira de fonds de départ pour une Caritas véritablement malienne. Mais nous avons aussi pensé à l'après cinquantenaire et c'est pourquoi durant la préparation, nous avons élaboré un guide d'évaluation des actions de Caritas Mali. Ce guide a été travaillé au niveau de chaque diocèse et nous avons procédé à l'évaluation, à la synthèse. Ce document est entrain de dégager les axes prioritaires sur lesquels nous allons agir pour les prochaines années, en termes d'évaluation des actions de Caritas Mali dans le pays et en termes de redéfinition de nos priorités.
Quels sont les principaux enseignements que vous tirez au terme de cette rencontre du GTCIS ?
Ce qui a surtout retenu mon attention, c'est que le GTCIS est un Groupe de plus en plus constitué de responsables qui se retrouvent pour réfléchir sur les problèmes qui préoccupent les pays membres de ce Groupe. Au départ ce groupe a été créé par Caritas Internationalis sur notre demande expresse. Il y avait beaucoup de partenaires du Nord et du Sud qui avaient pris part à cette rencontre. Le GTCIS a rencontré quelques difficultés de parcours mais il est entrain de se ressaisir, de se recentrer sur l'essentiel avec des personnes qui se sentent vraiment intéressées par le Groupe. On peut dire que le GTCIS a atteint une certaine maturité et je pense qu'il va se renforcer au fur et à mesure dans les années à venir pour réellement prendre en main les objectifs de départ.
Interview réalisée à Niamey par
Arsène Flavien BATIONO
flavien.b@ocadesburkina.org
Chargé de Communication et de Plaidoyer
OCADES Caritas Burkina