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Mali

Situation alimentaire : lancement de l’operation de distributions gratuites de cereales

Jeudi, 19 Janvier 2012 14:09

L’évaluation provisoire du SAP a fait ressortir un besoin de distributions alimentaires générales de 45 886 tonnes de céréales dans 104 communes en difficulté.

Les distributions gratuites de céréales aux populations les plus démunies est une des réponses préconisées par les autorités pour faire face à la crise céréalière que connaissent certaines communes en difficulté alimentaire, conséquence de la mauvaise pluviométrie enregistrée cette année par le pays.

Le Président de la République Amadou Toumani Touré a procédé hier au lancement de cette opération de distributions alimentaires gratuites. La cérémonie s’est déroulée dans la salle des banquets du palais de Koulouba en présence du Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, de plusieurs membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des partenaires techniques et financiers.

Trois interventions ont marqué la cérémonie de lancement. Dont celle du chef de file des partenaires techniques et financiers Mme Nancy Walter. La campagne agricole 2011-2012, rappelle Mme Nancy Walter a été marquée par un déficit pluviométrique occasionnant une chute de production et un déficit fourrager qui affectent la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nombreuses populations. Selon le Système d’alerte précoce (SAP) 159 communes totalisant plus de 2,8 millions de personnes sont considérées cette année comme vulnérables. En attendant l’évaluation définitive de la situation alimentaire 2011-2012, le gouvernement a élaboré un plan de réponse dont la mise en œuvre permettra d’atténuer l’impact de la crise sur les populations vulnérables.

L’évaluation provisoire du SAP a fait ressortir un besoin de distributions alimentaires générales de 45.886 tonnes de céréales dans 104 communes en difficulté alimentaire. Les partenaires techniques et financiers sont déjà mobilisés pour accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre du plan d’urgence et sont en train d’examiner les requêtes du gouvernement ainsi que les modalités appropriées de réponse en relation avec leur siège respectif.

Le commissaire à la Sécurité alimentaire Yaya Nouhoum Tamboura a focalisé son intervention sur l’évaluation provisoire de la situation alimentaire et nutritionnelle du pays. La méthodologie utilisée par le SAP est, selon lui, basée sur des informations couvrant des domaines très divers tels la pluviométrie, l’évolution des cultures, l’élevage, les prix sur les marchés, les migrations des populations, leurs habitudes et réserves alimentaires ainsi que leur état de santé.

Il ressort du déroulement de la campagne l’installation tardive des pluies et leur mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace, le cumul pluviométrique déficitaire de façon globale et la crue caractérisée par sa lenteur et sa faiblesse, entre autres. Ceci a comme conséquences la forte affectation des emblavures et superficies récoltables.

De l’évaluation provisoire du SAP, il ressort qu’en raison de la baisse notoire de la production agricole, pastorale, piscicole, de revenus et de la hausse des prix des céréales de base, 104 communes sont à risque de difficultés alimentaires pour une population estimée à 1.699.467 personnes et 55 communes sont classées en difficultés économiques pour une population estimée à 1.193.328 personnes.

Au vu de la situation alimentaire et nutritionnelle préoccupante dans le pays et dans la sous-région, les recommandations du SAP ont été traduites en un plan d’actions à court et moyen termes qui a été complété et validé par le gouvernement et ses partenaires. L’état d’exécution du plan prévoit l’achat de céréales pour 12 milliards de Fcfa dont 2 milliards sont déjà acquis.

S’y ajoutent l’octroi de 35.000 tonnes de riz par le Brésil à condition que l’Etat assure le transport, de 100 tonnes de semences de sorgho et 100 tonnes de semences de riz par le Venezuela. La Banque mondiale a manifesté son intérêt pour accompagner l’achat des semences de céréales sèches et de pomme de terre.

« Ce n’est que la première étape. D’ici fin janvier, nous procéderons à une seconde évaluation. Ce qui nous permettra d’avoir une photographie plus élaborée de la situation », a indiqué le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Il y a des habitudes que nous devons cependant retrouver, a conseillé le chef de l’Etat en soulignant l’utilité du grenier familial qui était régulièrement approvisionné.

Tout en insistant sur la gestion correcte des banques de céréales, il prône un changement de comportement et de mentalité à travers la consommation des tubercules et des légumes.

Journal l’Essor du jeudi 19 janvier 2012, par Souleymane Doumbia