Dans ce rapport
Ampleur de Violence Basée sur le Genre
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AMPLEUR DES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE
Le contexte de crise sécuritaire et humanitaire au Mali continue de compromettre la protection des civils, en particulier celle des femmes et des filles. Durant le premier trimestre 2025 la situation sécuritaire et humanitaire s’est traduite par des blocus prolongés, une recrudescence des affrontements armés, et l’effondrement partiel des services humanitaires (dû à la suspension de certains financements ?) accentuant les vulnérabilités déjà critiques des populations civiles. Selon la note d’analyse de protection du mois de mars 2025, produite par le Cluster Protection le nombre de violations de droits humains rapportées a augmenté de 146,12 % entre février ( 1574 violations) et mars (3 874 violations). Par ailleurs, on note une diminution de 24,23% des violations de droits humains rapportées par le monitoring de protection entre le 1er trimestre 2024 (8698 violations) et le 1er trimestre 2025 (6591 violations). L’impact de cette réduction des violations de droits humains rapportées est perceptible à la perception des communautés sur leur environnement. En effet, au 1er trimestre 2024, 50% des ménages enquêtés indiquaient vivre avec un sentiment d’insécurité dans leur communauté contre 43% à la même période en 2025. Toutefois, les principales raisons de ce sentiment d’insécurité restent les mêmes pour les deux périodes notamment la présence d’acteurs armés, faible présence de l’Etat, proximité des zones de combats et attaques/menaces contre les populations.
Parallèlement aux violations de droits humains, rapportées par le monitoring, le GBVIMS a enregistré, également, une chute drastique du nombre d’incidents de VBG rapportés. En effet, entre janvier et mars 2025, seuls 1.171 incidents de VBG ont été enregistrées s, contre 2 315 incidents pour la même période en 2024, soit une baisse de 50 %. Cette diminution ne traduit en aucun cas une amélioration de la situation, mais reflète plutôt une perturbation significative du mécanisme de collecte d’information dû, entre autres, à
- La réduction drastique des programmes VBG dans plusieurs localités du nord et du centre du Mali
- La perte de personnel qualifié, conséquence directe des restrictions budgétaires
- Le sous-signalement persistant, aggravé par la stigmatisation et la peur de représailles
- Et surtout, l’impact de l’arrêt des financements de USAID, qui a lourdement affecté les capacités opérationnelles des partenaires.
D’après une analyse menée par la coordination VBG, 48 % des services spécialisés de prise en charge des survivant·es sont actuellement à l’arrêt au niveau national. Les régions les plus affectées sont
- Gao : 76 % des services suspendus
- Menaka : 77 %
- Mopti : 56 %
Tombouctou : 80 %
Ces régions, qui sont parmi les plus touchées par les violences basées sur le genre, voient leur résilience encore plus affaiblie. Contrairement aux trimestres précédents, les violences sexuelles ne constituent pas la majorité des cas rapportés. Elles représentent 21 % des incidents, ventilés entre, 10% de viols et 12 % d’agressions sexuelles. D’autres formes de violence prédominent :
- 28 % d’agressions physiques
- 22% de déni de ressources, opportunités ou services
- 21% de violences psychologiques
- 7% d’autres formes de VBG