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Mali

Rapport sur l'évolution de l'hivernage 2006 au Mali au titre du mois de juillet 2006

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RAPPORT SUR L' EVOLUTION DE L'HIVERNAGE 2006 AU MALI AU TITRE DU MOIS DE JUILLET 2006 (Réunion du 03 août 2006)

1. Situations météorologique et hydrologique

La situation météorologique au cours du mois de juillet a été caractérisée par le maintien de l'air humide à la latitude de Kidal en première décade pour s'étendre à tout le pays au cours des deux dernières périodes.

Les quantités de pluies recueillies ont été très déficitaires à déficitaires dans l'ensemble au cours des deux premières décades. Celles de la 3ème décade ont été normales à excédentaires sur le Centre du pays, les régions frontalières de la Mauritanie, l'extrême Est de la région de Mopti et sur le Sud des régions de Tombouctou et Gao. Ailleurs, elles ont été déficitaires particulièrement dans le Sud des régions de Kayes et de Koulikoro ainsi que dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal.

A la date du 31 juillet, le cumul pluviométrique est déficitaire dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et le Centre de celles de Kayes, Koulikoro et Ségou. Ce cumul est inférieur à celui de l'année dernière à la même période dans l'ensemble.

La situation hydrologique décadaire a été caractérisée par l'amorce de la crue dans les hauts bassins. Ailleurs la montée se poursuit.

Les niveaux moyens décadaires sont inférieurs à ceux de l'année dernière à l'exception du Niger à Bamako, Koulikoro et Kirango. Ils sont supérieurs à ceux de la moyenne dans le bassin du Niger et inférieurs dans celui du Sénégal.

2. Etat des Cultures et situation phytosanitaire

2.1 Etat des cultures

Les réalisations des objectifs d'emblavures inscrits au plan de campagne 2006-2007 se présentent comme suit pour les principales cultures : Mil : 82,43%, sorgho : 82%, maïs : 79%, riz irrigué : 51%, autres riz : 58,95%, coton : 89% arachide 59,13%, fonio : 86% et le niébé :53%. L'écart enregistré est de l'ordre 18% pour le mil et le sorgho, 21% pour le maïs et 11% pour le coton (source Direction Nationale de l'Agriculture). Globalement le plan de campagne est réalisé à 76,02%.

L'analyse des données par groupe de spéculations permet de faire remarquer que les niveaux de réalisation des céréales sèches (mil, sorgho, maïs, fonio) sont supérieurs à ceux de 2005-2006 de 9,34% (2225116 ha en 2006 et 2035106 ha en 2005). Le mil enregistre la plus forte augmentation soit 32,90% (1235219 ha de mil contre 929452 en 2005 au 31 juillet).

Quant au riz, il enregistre un recul de l'ordre de 24,08% par rapport à 2005 (258974 ha contre 341140 ha en 2005).

Les superficies des légumineuses (arachide et niébé) sont en baisse de l'ordre de 10% (324296 ha en 2006 contre 360719 ha en 2005) par rapport à l'année dernière.

Enfin celles du coton sont en recul de 9,19% (492342 ha contre 542173 ha).

L'on a observé une reconversion des superficies prévues en coton en céréales (mil, sorgho, maïs) notamment dans la zone de la Haute Vallée du Niger (région de Koulikoro) et dans la région de Ségou (Bla, San).

Avec l'amélioration de la pluviométrie constatée depuis la 3ème décade du mois de juillet, les semis/repiquage se poursuivent activement notamment dans les zones sahéliennes, dans les casiers aménagés et dans les zones de submersion libre. Il y'a cependant des risques de pertes de superficies de riz dans les zones basses (submersion contrôlée).

Les cultures sont à différents stades phénologiques : de la germination, levée-feuille à la montaison pour les céréales (maïs en particulier) et ramification pour le coton et les légumineuses.

L'état des cultures et l'aspect général des champs sont bons dans l'ensemble. Les parcelles sont bien entretenues le rythme des pluies ayant permis un bon désherbage des champs par les producteurs.

2.2. Situation phytosanitaire

La situation phytosanitaire du mois a été calme dans l'ensemble par rapport aux menaces potentielles sur les cultures.

La situation du criquet pèlerin est restée calme.

En ce qui concerne les sauteriaux, les éclosions de larves ont été observées de manière localisée et de faible densité. Cependant aux alentours de Bamako et de Kati des infestations de fortes densités causant des dégâts sévères sur les cultures de maïs et d'arachide. Un total de 235 ha a été traité contre ces ravageurs à Koulikoro, Ségou et Tombouctou.

Quant aux oiseaux granivores, l'on assiste à la dispersion des colonies (Quelea quelea et Passer luteus) au niveau des régions de Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou à la suite des traitements aériens effectués.

D'autres ravageurs tels que les rongeurs (casiers aménagés Ségou et Mopti), les coléoptères (Koumantou, région de Sikasso) mouche de fruits (vergers de manguiers localités de Sikasso, Yanfolila et de Kadiolo), les termites (région de Kayes), les chenilles (région de Sikasso et Ségou) ont causé quelques dégâts. Des traitements ont été effectués.

Au total 314269,75 hectares ont été prospectés et 10166,75 ha ont été traités contre les différents déprédateurs depuis le mois de janvier 2006 notamment contre les rongeurs, les sauteriaux, les oiseaux granivores et les chenilles.

3. Etat des pâturages, des points d'eau et des animaux

3.1 Etat de la Végétation

L'état des pâturages s'est beaucoup amélioré dans les principales zones agropastorales de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou. La situation reste mauvaise à moyenne dans le Centre, le Sahel Occidental et le Nord du pays malgré un début de régénération du couvert végétal par endroits.

Dans la région de Kidal l'état des pâturages est mauvais à très mauvais dans tous les cercles suite au retard accusé dans l'installation de la pluviométrie. Les communes les plus touchées sont celles de Tintaghène et de Téssalit (Cercle de Tessalit), Tin-Essako (Cercle de Tin-Essako), Abéibara et Boghassa (Cercle de Abéibara) et Essouk (Cercle de Kidal).

Dans la région de Tombouctou l'on a noté un état de pauvreté des ressources pastorales résultant à la fois de la longue période de soudure, du surpâturage dans les zones inondées, surtout du déficit pluviométrique accusé l'année dernière en zone exondée et enfin de l'installation tardive de la saison hivernale 2006.

3.2 Points d'eau et conditions d'abreuvement

Les animaux s'abreuvent facilement au niveau des mares, fleuves, puits, puisards, lacs, forages et barrages de retenue. Les conditions sont bonnes partout à l'exception de la région de Kidal.

L'état d'embonpoint des animaux est satisfaisant dans les zones agropastorales du Sud tandis qu'ailleurs la misère physiologique persiste principalement dans les zones du nord.

3.3 Mouvements des animaux

Les transhumants continuent leur retour des zones de saison sèche vers les localités d'origine. Dans les zones inondées, la sortie des animaux des bourgoutières vers les campements d'hivernage se poursuit. A Kidal, on note la poursuite des concentrations habituelles de troupeaux dans les localités de Kidal central et Agel-hoc.

3.4 Situation zoo- sanitaire

Elle est calme dans l'ensemble.

4. Suivi des marchés

4.1 Etat d'approvisionnement en céréales des populations

La situation alimentaire demeure satisfaisante dans le pays. Les marchés restent bien approvisionnés en céréales avec des prix relativement stables et globalement inférieurs à la moyenne des 5 dernières années. Au niveau ménage et communautaire, il existe également des stocks céréaliers d'un niveau acceptable cette année. Aussi, la production laitière déjà disponible dans le sud du pays améliore la ration alimentaire des ménages concernés. L'Etat a mis en place de mai à juillet 2006, 11614 tonnes de céréales destinées au renforcement des banques de céréales créées en 2005 et à la création de nouvelles en 2006. Celles de 2005 dont la dotation s'est élevée à 3596 tonnes ont reconstitué pour la plupart leurs stocks.

4.2 Evolution actuelle des marchés

4.2.1 Céréales

Les niveaux des prix au producteur du mil (céréale de référence) enregistrés en Juillet 2006 sont non seulement inférieurs à ceux de l'année dernière mais aussi à la moyenne des prix des cinq dernières années.

Ceux du riz DP, depuis le mois de juin sont devenus inférieurs à ceux de l'année dernière, mais ils restent très légèrement supérieurs à la moyenne des prix au producteur des cinq dernières années.

Les prix au consommateur des mil, sorgho, maïs et riz ont été stables sur tous marchés des capitales régionales. Cependant, à Ségou, le prix du maïs est passé de 125 à 130 F le kilo et à Kidal, celui du mil est passé de 200 à 220 F par kilo.

Comparés à ceux de l'année 2005 à la même période, les prix sont en baisse pour les céréales sèches et le riz Gambiaka et en hausse pour les riz RM40 importé et BB. Toutefois, par rapport à la moyenne des cinq dernières années, ils sont en baisse pour les céréales sèches et en hausse pour le riz.

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