Messages clés
• Les prix des céréales continuaient en général à être stables ou en baisse sur plusieurs marchés en janvier et février 2012, et les différentiels de prix demeurent en général favorables pour un mouvement des céréales en direction du Sahel. Des indications suggèrent que ces tendances continuent en mars.
• Les prix de céréales locales sur certains marchés au Mali sont à des niveaux historiquement élevés, laissant présager des difficultés d’accès pour les ménages pauvres dépendants des marchés, surtout au pic de la soudure entre juin/juillet et août.
• Selon le CILSS, les estimations révisées de la production céréalière dans l’Afrique de l’ouest et particulièrement dans le Sahel sont proches ou supérieures à la moyenne quinquennale. Généralement, la hausse des prix des céréales traditionnelles dans la région entre octobre et décembre 2011 est plus le résultat du retard des récoltes conjugué à une demande institutionnelle et ménagère significativement plus importante et plus tôt que d’habitude. Ainsi, il est fort probable que le niveau d’approvisionnement des marchés sera suffisant pour remplir la demande tant que les flux demeurent sans entrave.
• L’efficacité des marchés à transférer les produits des zones de surplus vers les zones de déficit varie. Au Mali et en Mauritanie, la différence entre les prix des zones de production‐nette et de consommation‐nette est plus importante que d’habitude. Cela est signe d’une demande plus importante que d’habitude, un niveau d’approvisionnement moins important que d’habitude, et des entraves informelles à l’échange plus importantes que d’habitude. L’insécurité civile au nord du Mali et au nord‐est du Nigeria (source clé d’approvisionnement du Sahel du Tchad) contribuent aussi aux stresses sur les marchés.
• L’équilibre des marchés et l’accès est toujours précaire. Des facteurs de risque incluent :
o une insuffisance possible de l’offre et des flux de maïs et du sorgho pendant la soudure vers les zones nettes consommatrices du Mali et de la Mauritanie ;
o une faible disponibilité des céréales et une diminution de la demande des animaux dans le Sahel Tchadien du fait de la fermeture des frontières avec le Nigeria ;
o et l’instabilité des marchés et des chaines d’approvisionnement dans les zones affectées par le conflit.