I. Aperçu de l’environnement sécuritaire et de protection du mois dans les régions du nord et du centre
L’environnement sécuritaire et de protection des populations civiles dans les régions couvertes par le monitoring de protection restent toujours alarmants.
Dans la Région de Mopti, la situation sécuritaire demeure très dégradée sur l’ensemble des cercles de la région excepté celui de Djénné. Elle a été marquée par la montée de la criminalité et des tensions communautaires dans les cercles de Douentza, Bandiagara, Mopti, Bankass et Koro. Cette recrudescence de la criminalité et des tensions communautaires a occasionné des violations de droits humains dans la région.
Spécifiquement, le cercle de Mopti (précisément la commune urbaine de Mopti), a connu une période de tension les 11 et 12 octobre suite aux manifestations des femmes des militaires et des jeunes contre les forces internationales notamment la MINUSMA. Ces manifestations inattendues se sont soldées par des scènes de pillages et d’incendie des matériels de l’entrepôt de la MINUSMA. Dans le cercle de Koro, de nombreuses attaques accompagnées d’incendies volontaires et de vols de bétails par des groupes armés ont été enregistrées.
En outre, des mouvements spontanés de populations ont été constatés dans le cercle de Douentza précisément dans le village de Boulkessy (commune de Mondoro), vers la commune de Hombori, suite aux opérations de ratissage des FAMA après l’attaque du camp militaire de ladite localité en début de mois.
Dans les Régions de Gao et de Ménaka, la forte présence des individus armés reste toujours préoccupante et inquiétante pour les populations civiles. Ainsi, de nombreux actes de banditisme à mains armées ont été enregistrés sur les axes routiers et en périphéries des centres urbains malgré les multiples patrouilles des FAMA et de la MINUSMA pour sécuriser les populations civiles et leurs biens. On dénombre dans les cercles de Gao, Ansongo et Ménaka, plusieurs cas graves de violation de droits humains dont des cas d’extorsion, menace, taxe illégale et de meurtre. Cette situation touche également les humanitaires qui font très souvent l’objet de braquage, vol ou autres actes de violation de droits humains.
A Kidal, la situation est plutôt relativement calme comme les deux derniers mois, probablement à cause de l’occupation des populations sur les sites miniers et aussi les patrouilles de la CMA.
A Tombouctou ainsi qu’à Taoudéni, la situation sécuritaire demeure fragile. Des opérations de patrouilles ont été menées conjointement par la CMA et les FAMA et qui ont contribuées assez significativement à la baisse des incidents. Ces opérations de ratissage ont permis une meilleure libre circulation des personnes et des biens sur les axes routiers qui constituent un danger permanent pour les usagers civils, dont les commerçants et les voyageurs. Elles ont également conduit à l’arrestation de plusieurs présumés auteurs de braquage dans les localités de Goundam, Tombouctou, Ber et sur l’axe Tombouctou-Goundam.
Il faut tout de même noter par rapport à cette accalmie précaire dans la région, que les efforts des acteurs humanitaires et l’implication des différentes communautés au travers les messages de sensibilisation sur les radios de proximité et des voix porteuses pour la promotion de la paix et le vivre ensemble, ont également contribué à l’amélioration de l’environnement sécuritaire dans la région.
Toutefois, quelques incidents ont été rapportés dans certaines localités isolées dans la Région de Tombouctou pendant le mois dans les cercles de Goundam, Niafounké et Diré où des groupes radicaux hostiles à l’enseignement classique ont incendié des infrastructures scolaires. Ces actes auraient été à l’origine de troubles dans le village d’Echelle le 10 octobre, où la population a manifesté son mécontentement suite à l’incendie volontaire touchant leur école fondamentale le 07 octobre par des individus présumés radicaux. Le bilan de ces tensions fait état d’un (01) civil tué et trois (03) autres blessés.
Il est donc nécessaire que les acteurs de l’éducation, réfléchissent sur une nouvelle approche à adopter dans ces zones touchées pour permettre aux enfants d’avoir accès à ce droit fondamental.