I. Analyse de la situation de protection du mois
Au cours du mois de mars, la situation de protection des populations civiles est demeurée précaire dans toutes les régions couvertes par le monitoring de protection (Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka et Kidal). Les violations de droits humains continuent de se multiplier et les cas majeurs rapportés restent les extorsions de biens qui se produisent le plus souvent sur les axes routiers. La plupart du temps, les présumés auteurs de ces violations de droits sont des individus armés non identifiés avec comme mode opératoire, les braquages.
La récurrence de ces violations s’explique en partie par un certain nombre de facteurs favorisant la commission de ces violations dont entre autres l’absence ou la faible présence de l’autorité de l’Etat (forces de sécurité et administration) dans certaines localités de ces régions, la prolifération des armes légère et de guerre, le mouvement des groupes armés et la formation des groupes d’autodéfense civils.
Dans la Région de Tombouctou, il faut noter que les groupes armés extrémistes se font remarquer dans certaines zones de la région et les multiples incidents dont ils sont à l’origine, perturbent la quiétude des populations et entravent la libre circulation des personnes et de leurs biens.
A Mopti, les efforts des autorités locales pour la sécurisation des personnes et de leurs biens dans la région (les patrouilles mixtes et la restriction de la circulation des engins à deux roues (motos de tout genre) et Pick-up), fragilisent l’économie de la région. Par ailleurs, il est à signaler que des mouvements de populations vers d’autres localités jugées plus stables ont été constatés pendant le mois et principalement dans le Cercle de Koro en proie à un conflit intercommunautaire. Des attaques contre les FAMAs et perpétrées par des groupes armés extrémistes ont été enregistrées. Ces groupes extrémistes et surtout le Front de Libération du Macina (FLM) sont très actifs dans la région (Douentza, Tenenkou, Mopti et Youwarou) et nuisent à la liberté de mouvement des populations civiles ainsi qu’aux activités économiques.
Dans les Régions de Gao et Ménaka, la situation d’insécurité qui prévaut limite significativement la circulation des personnes et de leurs biens dans plusieurs zones. Mais à Gao, la tension reste toujours vive entre la communauté arabe et le mouvement Gandakoye suite à la découverte du corps sans vie d’un jeune arabe dans un sac le mois précédent.
Tous ces évènements ont eu un impact sur les activités des humanitaires dans l’ensemble des régions couvertes par le monitoring avec pour conséquences la privation des populations civiles vulnérables aux assistances.