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Mali

Rapport mensuel de monitoring de protection N° 02 - février 2018

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I. Analyse de la situation de protection du mois

La situation de protection au cours du mois de février est restée plus ou moins précaire dans toutes les régions couvertes par le projet de monitoring de protection. Les violations de droits humains continuent malgré les nombreux efforts consentis par l’Etat et ses partenaires.

La présence et les mouvements des groupes armés extrémistes ou non, la prolifération des armes légères et de guerre, l’effritement des tissus sociaux occasionnant des conflits entre communautés (telles peulh et dogon ou peulh et bambara), le développement du banditisme se traduisant par les multiples braquages et extorsions sur les axes routiers ou les vols, l’absence des forces de sécurité et de l’administration dans de nombreuses localités des régions du nord et du centre, restent autant de facteurs qui impactent sérieusement sur l’environnement de protection des populations civiles dans les régions du nord et du centre.

Cette situation n’épargne pas d’ailleurs les humanitaires qui sont de plus en plus la cible des bandits armés en grande partie sur les axes routiers où ils sont victimes de braquages, suivis d’extorsions (véhicules et autres biens matériels) et quelques fois de coups et blessures.

Aussi, un phénomène nouveau a été constaté dans la Région de Tombouctou courant ce mois. Il s’agit du vol des panneaux solaires. Ces actes sont commis très généralement par des individus armés non identifiés et masqués par des turbans. Dans la région de Mopti, la création des groupes d’autodéfense par des populations civiles, qui selon elles pour assurer leur propre sécurité, est inquiétant car cela pourrait prendre une autre tournure, genre que ces groupes d’autodéfenses se transforment en groupes armés et compliquer ainsi davantage la situation de protection des civils dans la région. Outre ce phénomène, les conflits inter et intracommunautaires risqueraient de refaire surface dans la même région à cause de cette situation qui prévaut.

A Gao, l’environnement de protection des civils s’est fragilisé en raison de la tension entre la communauté arabe et le mouvement Gandakoye suite à la découverte d’un corps sans vie d’un jeune arabe dans un sac jeté dans l’eau. Le risque que cet incident soit à l’origine d’autres violations de droits n’est pas à exclure car les arabes accuseraient déjà les éléments de Gandakoye comme étant responsables de l’acte et promettraient de se venger.
Il est donc plus qu’important que l’Etat et les parties signataires de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger et aussi tous les partenaires, travaillent en synergie pour aboutir à une meilleure sécurisation des localités en proies aux multiples violations de droits et afin que la population puisse vivre dans un climat de paix et de quiétude.