I. Analyse de la situation de protection du mois
La situation de protection des populations civiles dans les régions du nord et du centre demeure préoccupante en ce début de nouvel an. Le constat global ce mois est que les violations connaissent une augmentation dans toutes les régions couvertes par le monitoring de protection.
Cela pourrait s’expliquer par certains actes favorisant la commission de ces violations. Il s’agit entre autre, de la multiplication des groupes armés, la libre circulation des armes légères et de guerre, la mise en œuvre tardive du cantonnement des groupes armés et la multiplication des conflits intercommunautaires. En outre, la forte présence et les mouvements des groupes radicaux (accentués dans les régions de Ménaka et de Mopti) et des bandits armés de plus en plus nombreux dans toutes ces régions impactent sérieusement sur l’environnement de protection des populations civiles. Un autre fait inquiétant pouvant aussi favoriser les violations de droits humains et qui a été également constaté ce mois spécifiquement dans les régions de Tombouctou et de Mopti, est la création par les jeunes de groupes d’autodéfense pour sécuriser leurs localités ou leur ralliement à ces groupes.
Les axes routiers vers les agglomérations et vers les foires locales restent dangereux pour les usagers dans la mesure où les violations les plus fréquentes (extorsion, coups et blessures et même souvent viol) des droits humains y sont couramment enregistrées. Ce qui à l’analyse pourrait s’expliquer par la pauvreté, le manque de travail pour les jeunes et le développement du banditisme dans ces régions. Ailleurs, ces violations sur les axes routiers bouleversent et rendent difficile l’approvisionnement des marchés locaux et des centres urbains dans ces régions en produits de première nécessité fragilisant davantage les populations civiles vivant dans ces localités.
Toute chose qui nécessite donc une attention particulière et des actions idoines de la part de la communauté des humanitaires mais aussi des autorités administratives pour l’amélioration de l’environnement de protection afin que les populations vivant dans ces localités puissent recouvrir un environnement de protection paisible et sécurisé.