Contexte
Dans le cadre de la veille humanitaire dans la région de Ménaka, les acteurs RRM NRC et IRC ont reçu deux informations venant du système de veille humanitaire (points focaux), qui ont été confirmées pendant la triangulation avec les acteurs humanitaires et les personnes ressources des zones concernées.
Une première information nous apprend que le 16 décembre 2017, la Force Barkhane aurait effectuée des frappes aériennes contre des positions présumées terroristes et aurait occasionné la mort de 2 civils (bergers) à proximité des sites de Tindibawene et de Inarabane respectivement situés à 25 et 30 km d’Infoukareitane dans la commune de Ménaka. Ces frappes auraient créé un climat de peur et engendré la fuite des populations (apparentées aux communautés Zarma, Tamasheq, Daoussahaq, Peuhles, Arabes, Imghad et Dabakar) des localités de Singi Intabakat, Inzouya Tchaou Koukou et Galaou situées à environ 70 km de Ménaka, dans la zone sud-ouest Ménaka.
Les populations desdites localités seraient arrivées par vagues les 17 et 20 décembre dans les sites de Lanboutane, Infoukaretane, Akourardouft, Agarausse, Anekar, Tibinkar, Tibinkar Assingui, Afalat, Tinazro, Gandatideye, Awagaman, Wakhassa, Inarabane, Kossaye, Hamagata, Akalafa, Tissalate, Tanbarkot, Hamagata, Wagamane, Akabar, Mahiyou, Salanga, Zock, Teringuit, Tidinbawene, Inazol, Intikessit, Inkadagotane, Toumane, Akalafa, Injangalane, et Tinamamalonane.
Pour rappel, cette zone a été durant la période 2017, le théâtre de plusieurs incidents sécuritaires dont celui du 22 février 2017, où une attaque terroriste aurait coûté la vie à 16 soldats nigériens et 18 blessés, attaque perpétrée contre une patrouille de l’armée nigérienne dans la localité de Tilwa (Niger), proche de la frontière vers la partie Sud-Ouest de la région de Ménaka au Mali.
En effet, la présence des présumés djihadistes dans cette partie sud-ouest de la frontière Mali-Niger aurait beaucoup contribué à dégrader les rapports entre ces communautés après le consensus, qui avait abouti le 31 mars 2017 dernier, à la mise en place de deux commissions (la commission d’entente régionale présidée par Monsieur Siguidi Ag Madit et la commission sécuritaire présidée par Adoum Ag Albachar, le chef militaire du MSA qui aurait été récemment assassiné à « Aghawey Ghawey » à environ 40 km au sud de la commune de Ménaka).
Pour poursuivre cette dynamique de sécurisation des frontières et lutter contre les groupes terroristes, la force Barkhane qui est une stratégie sahélienne de la France, qui vise à ce que les Etats partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome, aurait lancé plusieurs opérations contre ces groupes radicaux dont les plus récentes sont la descente dans le site de Tinabaw qui s’est soldée par l’arrestation de deux présumés radicaux dont l’un fut relaxé.
La deuxième alerte fait cas de mouvement des populations dans la partie Est de la commune de Ménaka. Ce mouvement serait dû à un affrontement qui aurait opposé, le 22 décembre 2017, un groupe armé qui serait affilié à la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et qui aurait attaqué une position du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), allié du Gatia dans la zone. Cette attaque aurait eu lieu à Intilé à 45 km à l’est de Ménaka ville.
Après ce heurt, un véhicule du MSA aurait été enlevé par les assaillants, sitôt une courte poursuite aurait été engagée par le MSA pour récupérer son véhicule. Le groupe qui aurait enlevé le véhicule, accuserait le MSA d’avoir enlevé le véhicule du défunt chef militaire de ce même groupe qui aurait été assassiné le 16 octobre 2017 à Agaway.