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INTRODUCTION
Depuis 2012, le Mali est touché par une crise multidimensionnelle affectant de nombreux ménages et poussant à des déplacements de masse, notamment depuis les régions nord et centre du pays. Dans ce contexte, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a activé la Matrice de suivi des déplacements (Displacement Tracking Matrix – DTM, en anglais), permettant de mieux suivre les déplacements, l’évolution de la situation et les besoins des populations affectées.
En 2014, l’OIM a transféré la partie humanitaire de l’outil DTM à la Direction Nationale du Développement Social (DNDS) et continue de l’appuyer sur la partie technique et financière. Ce système a permis de mettre à la disposition du gouvernement et des acteurs humanitaires et de développement, des rapports fournissant la situation des déplacements internes dans le pays au cours des années.
En 2023, le suivi des tendances des déplacements a été complexe. Des mouvements de retour, y compris avortés et des déplacements de courte durée ont continué à être signalés dans différentes régions du pays, dans un contexte marqué par l’insécurité, des combats et des attaques sporadiques dans plusieurs localités. Le caractère violent des conflits a provoqué d’importants déplacements de populations civiles à l’intérieur du territoire malien et dans les communes frontalières avec le Burkina Faso et le Niger. De plus, des déplacements internes à la suite de catastrophes naturelles ont été enregistrés dans certaines localités des régions de Ségou et de Tombouctou avec des conséquences de plus en plus drastiques. Le rapport DTM de septembre 2024 a estimé le nombre de personnes déplacées à 378 363. Par ailleurs, l’amélioration significative des conditions de sécurité dans certaines localités a permis à de nombreuses personnes déplacées internes (PDI) vivant toujours dans des conditions extrêmes à regagner leurs foyers au centre et au nord du pays. Cependant, de nombreux obstacles persistent, les empêchant de trouver des solutions durables à leur déplacement. Le nombre de personnes retournées est estimé à 854 956 selon le rapport DTM de septembre 2024.
En plus des rapports DTM, les rapports d’enquêtes et d’évaluations sont aussi élaborés par la DNDS et l’OIM et ont pour but de fournir des informations sur les besoins sectoriels dans les localités de déplacements. Ces évaluations comprennent l’évaluation des besoins multisectoriels dans les localités de déplacements et l’évaluation des besoins socioéconomiques des ménages déplacés et des communautés hôtes.
En 2024, dans la perspective d’améliorer les connaissances sur la situation des ménages déplacés internes et de guider les programmes de solutions durables et d’aide au rétablissement des PDI affectées par la crise depuis plusieurs années, l’OIM, en partenariat avec la DNDS, a mis en œuvre une évaluation sur les besoins socioéconomiques des ménages déplacés internes.
Plus particulièrement, il s’agit d’évaluer les besoins socioéconomiques des ménages déplacés internes en tenant en compte de leur mobilité et situation économique et en se focalisant sur les activités génératrices de revenus (AGR), les dimensions relatives à la paix et la cohésion sociale, le niveau d’intégration des ménages déplacés dans leur localité d’accueil et les perceptions sur le niveau d’accès aux services de base tels que la santé, l’éducation, l’eau, le marché ainsi que les services administratifs.
Elle a touché six (6) cercles clés dans les régions de Ségou (cercles de Ségou et de Niono), de Mopti (cercle de Mopti), de Gao (cercle de Gao), de Tombouctou (cercle de Tombouctou) et une commune du district de Bamako (commune 6). La collecte des données a été réalisée du 5 septembre au 10 octobre 2024