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Mali

Région de Tombouctou : soutenir les ménages dans leurs activités génératrices de revenus afin de prévenir les violences communautaires

Le 28 octobre dernier, une délégation de la MINUSMA à Tombouctou, conduite par le Chef de bureau Riccardo MAIA, a officiellement remis un projet de réduction de la violence communautaire aux bénéficiaires du village de Tassakane. Ce projet vise à prévenir la violence communautaire par le renforcement de la résilience de la communauté de Tassakane à travers l’aménagement et l’exploitation d’un périmètre rizicole de 30 hectares. La cérémonie s’est déroulée en présence de plus de 300 personnes, dont les autorités administratives et coutumières du village, ainsi que les représentants de la MINUSMA.

Financées à hauteur de plus de 52 millions de francs CFA (exactement 52 088 020 FCFA) et parrainées par la Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité, du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion/Réintégration (RSS-DDR) de la MINUSMA, ces réalisations ont été mises en œuvre par l’ONG Recherche, Action en développement Local (RADEL).

De l’espoir pour les habitants de Tassakane

Tassakane est un village de la commune rurale d’Alafia sur la rive gauche du fleuve Niger dans le cercle de Tombouctou. Il est situé à environ 15 km du chef-lieu de la commune (Toya) et à près de 36 km à l’ouest de la ville de Tombouctou. Le village abrite une population de 1 709 personnes dont 915 femmes (source : dernier recensement du service du Plan et statistique Tombouctou), composées majoritairement de sonrais, tamasheqs et peuls.

La riziculture, l’élevage et le maraîchage sont les sources majeures de revenus du village, l’activité principale étant la riziculture, cependant, on y trouve également des commerçants et des artisans. Les cultures de bourgou fourrager y sont pratiquées la pêche y est aussi pratiquée sur une certaine période de l’année. L’activité artisanale est réalisée par les femmes, l’élevage est quant à lui majoritairement exercé par les peuls et certains sédentaires.

Les bénéficiaires de ce projet, issus de plusieurs fractions du village de Tassakane, affirment avoir pu reprendre leurs activités antérieures au conflit de 2012, suite à la mise à disposition d’infrastructures par la MINUSMA. Il s’agit notamment de l’exécution des travaux de réhabilitation et d’équipement du périmètre de 30 hectares dont l’aménagement du canal principal, des canaux secondaires. À cela s’ajoute la fourniture d’équipements d’exploitation agricole que sont entre autres une motopompe de 45 chevaux avec accessoires, 8000 litres de gasoil, ou encore deux tonnes d’engrais...

Par ailleurs, les membres du comité de gestion et 30 exploitants ont bénéficié d’une formation en technique rizicole, gestion collective et en entretien des ouvrages.

Au nom des bénéficiaires, le chef du village, Harouna BOCAR a exprimé sa gratitude à la MINUSMA. « Ce projet a permis aux jeunes désœuvrés de trouver des opportunités d’emplois. Depuis le début des travaux, les jeunes sans emplois sont tous investis dans leurs champs et cela contribue énormément à la sécurité. La plupart des jeunes étaient partis vers d’autres horizons à la recherche de moyens de subsistance et d’autres, tentés par les malfaiteurs, sont déjà retournés dans leur village, » a expliqué le chef du village.

RVC : réduire les violences communautaires en promouvant la cohésion sociale

Présent à la cérémonie, le Chef de bureau régional de la MINUSMA, Riccardo MAIA, a exprimé toute sa satisfaction pour ce projet. « Ce projet qui profite essentiellement à environ 767 jeunes à risques et femmes vulnérables, va contribuer à la cohésion sociale entre les différents villages avoisinants, notamment Tassakane et Tintelout, et réduire les violences à travers la création d’opportunités dans le domaine de l’agriculture ». Lors de son intervention, le Coordinateur de RADEL, Mamadou FARADJI, a invité les autres partenaires à emboîter le pas de la MINUSMA dans le soutien aux initiatives locales afin de réduire l’exode rural : « Le seul problème dans ce village c’est l’insuffisance de terres aménagées. Avec l’aide de la MINUSMA, beaucoup de jeunes vont avoir du travail dans les champs de riz. Si tous les autres partenaires faisaient comme la MINUSMA, tous les jeunes de ce village resteraient pour cultiver les champs de riz puisque c’est le travail qu’ils connaissent le mieux ».

Les projets de Réduction de Violence Communautaires (RVC) visent à contribuer à l'amélioration de la sécurité et au renforcement de la cohésion sociale, à la promotion du dialogue et à la réconciliation entre les différents membres de la communauté. Dans les régions de Tombouctou et Taoudéni, la MINUSMA a déjà mené plusieurs projets de réduction de la violence communautaire dans le but de favoriser la paix et la cohésion sociale par le développement d’activités génératrices de revenus, en faveur des femmes et des jeunes à risques.