De l’importance des opportunités et de l’inclusion socio-économiques pour la protection des communautés déplacées et hôtes du Sahel Central
Dans le contexte des crises prolongées du Burkina Faso, du Mali, et de l’Ouest du Niger, protection et inclusion socio-économique sont devenues indissociables. Selon les déclarations des 29,553 répondants interrogés par le Projet 21 de novembre 2023 à octobre 2024, leurs besoins de protection sont notamment liés au manque d’opportunités socio-économiques. Ces données suggèrent que tout partenaire stratégique et financier devrait tenir compte de ce lien, pour obtenir de meilleurs résultats en matière de protection.
Dans les 102 provinces couvertes par le Projet 21, 1 répondant sur 2 affirme que la pauvreté économique et matérielle contribue à augmenter les risques de violence basée sur le Genre (VBG) auxquels sont confrontées les femmes et les filles de sa communauté. Parallèlement, 1 répondant sur 3 déclare que le manque de ressources financières empêche ses enfants d’aller régulièrement à l’école. En marge du système scolaire, ces enfants ne sont pas protégés des risques relatifs au recrutement et à l’association aux forces et groupes armés, au mariage forcé et/ou à l’exploitation économique.
Sur le moyen-terme, l’absence d’opportunités socioéconomiques entrave également la mise en place de solutions durables au déplacement forcé et le relèvement des communautés affectées. Plus d’1 répondant sur 2 attribue son incapacité à accéder à la terre à des coûts trop élevés. Par ailleurs, 1 répondant sur 2 cite l’appui économique comme priorité d’assistance pour sa famille.
Ces déclarations prouvent qu’il est possible de prévenir, de répondre et d’enrayer la dynamique des crises de protection sahéliennes en offrant des opportunités et en favorisant l’inclusion socio-économiques. Le renforcement des partenariats entre les acteurs de protection (humanitaires) et de relèvement économique (développement) devrait permettre d’y contribuer.