Porte-parole : Olivier Salgado
Direction de la Mission
Visite du Chef de la MINUSMA au Caire et à Djibouti. Cette semaine, le Représentant spécial Annadif s'est rendu au Caire et à Djibouti pour assister à une rencontre organisée par la Conférence de Munich sur la sécurité, ainsi qu’à la dixième retraite annuelle de haut niveau de l'Union africaine sur la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité.
Au Caire, la réunion a réuni des décideurs de haut niveau pour débattre de questions de sécurité régionale, ainsi que des perspectives de renforcement de la coopération régionale en matière de sécurité.
A Djibouti, l'UA a convoqué la plupart de ses envoyés spéciaux et représentants, ainsi que des membres d'organisations partenaires, pour débattre de l'importance de la réforme du secteur de la sécurité dans les processus de paix. Les participants ont insisté sur la nécessité de développer des solutions innovantes basées sur les contextes spécifiques dans lesquels elles sont mises en œuvre.
La haute direction de la MINUSMA reçue par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Tiebilé Dramé a reçu le 14 octobre dernier, le Chef de la MINUSMA M. Annadif ainsi que les membres de la Direction de la Mission suite aux incidents de Sévaré le 12 octobre.
Le Ministre des affaires étrangères a regretté les événements et a rassuré la MINUSMA du soutien et de la solidarité du Gouvernement et du peuple maliens. M. Annadif, a pour sa part, remercié le Gouvernement pour sa solidarité et a souligné la détermination de la Mission à soutenir la stabilisation du pays.
Visite du roi Carl XVI Gustaf de Suède. Il a été reçu le 16 octobre par le Chef de la MINUSMA qui l’a remercié pour sa visite et la contribution de son pays à la Mission. La mise en oeuvre du mandat de la MINUSMA ainsi que les défis à la paix et à la sécurité au Mali ont été au coeur des échanges avec la délégation suédoise.
Journée des Nations unies. Mbaranga Gasarabwe, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU a co-présidé le 24 octobre la cérémonie officielle de célébration de la Journée des Nations unies. Cette célébration a constitué une opportunité de réitérer l’attachement de l’Organisation à la paix et la sécurité. La Maison commune des Nations Unies à Bamako (ancien siège de la MINUSMA à Badalabougou) a été inaugurée à cette occasion. Elle accueille une dizaine d’agences, fonds et programmes.
Situation politique
Dialogue national inclusif. La MINUSMA se félicite de la tenue des consultations à la base dont les recommandations nourriront le Dialogue national. Elle encourage toutes les parties prenantes à y participer en vue d’une résolution définitive de la crise au nom de tous les Maliens et les Maliennes.
Lutte contre la radicalisation. Les 10 et 12 octobre, la MINUSMA a organisé un atelier de deux jours sur le renforcement des capacités des chefs religieux, de la société civile et des groupes de femmes sur la prévention de la radicalisation des jeunes. Cette rencontre avait pour but d’appuyer les efforts du Gouvernement à prévenir et à combattre l’extrémisme violent. L'atelier fait partie d'une série d’activités de renforcement des capacités et de sensibilisation financée par le Fonds fiduciaire de la MINUSMA.
Restauration de la chaîne pénale
Le 24 octobre, une équipe intégrée de la MINUSMA, conjointement avec les autorités judiciaires, a effectué une mission à Ansongo pour évaluer les conditions d'un redéploiement efficace des autorités judiciaires, ainsi que l'opportunité de faciliter l'organisation d'une audience foraine mobile. La population locale a insisté auprès de la délégation sur la nécessité d'un accès à la justice. En effet, à la suite de la crise de 2012, de nombreuses autorités locales, y compris les autorités judiciaires, ont dû fuir leurs zones de responsabilité en raison de l'insécurité. Depuis 2014, certains sont revenues, y compris le préfet et le maire, tandis que les acteurs de la justice formelle sont restés absents.
Grâce à la mission de la MINUSMA à Ansongo, c’était la première fois depuis 2012 que le juge d'Ansongo était en mesure d’y retourner pour rencontrer les autorités locales ainsi que la population locale, contribuant non seulement au retour de l'autorité de l'État, mais également de la confiance de la population envers le système de justice formelle du pays.
DDR
La cérémonie marquant la fin de la formation de plus de 300 éléments complémentaires du Mécanisme opérationnel de coordination (MOB) a eu lieu aujourd'hui à Ségou. Ils complètent les 1 006 éléments déjà formés et intégrés. Tous les ex-combattants seront intégrés dans l'armée régulière et déployés, avec le soutien de la MINUSMA, comme prévu dans les dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Réduction de la violence communautaire
Réhabilitation du radier d’Aguelhok. Ce projet de réduction de la violence communautaire financé à hauteur de 51 200 000 FCFA contribuera à désenclaver la région, en particulier pendant la saison des pluies, et à créer des emplois pour environ 120 jeunes et six entreprises locales.
Lancement du projet de réduction de violence communautaire (CVR) à Soufourouylaye. Mbaranga Gasarabwe, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies, a participé à Soufouroulaye le 11 octobre en présence du Premier ministre, Boubou Cissé, à la remise de trois projets de réduction de la violence communautaire (CVR) financés par la MINUSMA. Ces projets visent à sécuriser le site de cantonnement du processus de DDR. Ils comportent aussi un système de forage et de distribution d’eau. Par ailleurs, le processus de sélection des ex-combattants des groupes armés et d'autodéfense du centre du Mali dans le cadre du programme de désarmement a été lancé à cette occasion. Au 28 octobre, 101 participants qui ont déposé armes et munitions avaient été enregistrés au programme.
Transformation agricole. Le 16 octobre 2019, la MINUSMA a remis aux communautés du cercle d’Ansongo une unité de conservation de l'oignon dans le cadre de son programme de réduction des violences communautaires. Ce projet aura un impact positif sur la cohésion sociale et sur la relance des activités économiques y compris la création d'emplois et la création de revenus pour les femmes et les jeunes. Le coût du projet s'élevait à plus de 26 000 000 FCFA, dont une contribution de 1 277 000 FCFA des communautés. Le projet bénéficiera directement à 219 personnes.
Appui aux institutions
Construction du Commissariat du 2eme arrondissement et construction de tranchées de sécurité autour de la ville de Gao. Ces deux projets ont été remis aux autorités locales le 11 octobre et ont été exécutés grâce aux contributions des Pays-Bas et de l’Italie au Fonds fiduciaire de la MINUSMA. Les deux projets ont respectivement coûté près de 100 000 000 Francs CFA et plus de 124 000 000 Francs CFA (env. 340 000 Euros au total).
Equipement de la Brigade d’investigation spécialisée. Les équipements d’une valeur globale de plus de 90 000 000 de FCFA comprennent entre autres 3 véhicules pour les interventions sur le terrain, du matériel anti-émeute et divers équipements pour la garde et la sécurité des locaux de la Brigade. L’objectif de cet appui est de relever le niveau logistique de la Brigade et de permettre aux fonctionnaires de travailler dans de meilleures conditions.
Rénovation du Gouvernorat de Mopti. Afin d’améliorer les conditions de travail des 27 employés du Gouvernorat, la MINUSMA a rénové pour près de 26 millions de FCFA plusieurs locaux dont deux entrepôts, deux ateliers et le bureau du Chef de service.
Reddition des comptes. La MINUSMA a financé le 11 octobre à Gao une table ronde entre les représentants de la société civile et les autorités locales sur la transparence, les budgets publics et les responsabilités de la société civile dans la supervision des activités publiques. Les participants ont formulé un certain nombre de recommandations durant la table ronde.
A Sévaré, la MINUSMA dote les FAMa de salles d’hospitalisation. Hier le 30 octobre, la Cheffe du Bureau Régional de la MINUSMA à Mopti, Fatou Dieng Thiam, a remis aux Forces armées maliennes deux projets MINUSMA relatifs à la rénovation du bâtiment de la Région Militaire 6 (RM6) et la construction de salles d’hospitalisation pour la Base aérienne 102 de Mopti-Sévaré. Le montant total de ces deux projets est évalué à plus de 47 millions de F CFA. Ces projets visent à améliorer les conditions de travail des FAMa et répondent à des besoins réels exprimés par les autorités militaires de la zone de défense et de sécurité de Mopti.
Appui aux communautés
Remise d’un projet rizicole. En partenariat avec le HCR et l’OIM, la MINUSMA a réhabilité le périmètre irrigué du village de Teherdje dans la région de Tombouctou.
L’ouvrage permettra d’améliorer les conditions de vie et de production des populations de retour des camps des réfugiés de Mauritanie et du Burkina Faso à travers la réhabilitation du périmètre irrigué villageois.
En favorisant leur insertion socio-économique, cet appui concourt de façon significative à la sécurité alimentaire, à la cohésion sociale, à la stabilité sociopolitique et économique dans cette région. Financé par le Fonds fiduciaire de la MINUSMA pour près de 110 000 000 de FCFA grâce à une contribution du Danemark, il bénéficiera directement à environ un millier de personnes, dont la moitié sont des femmes.
70 lampadaires solaires installés dans la commune d'Aguelhok. La remise officielle de ce projet a eu lieu la semaine dernière, le 22 octobre. Mis en oeuvre par une ONG locale, ces lampadaires sont destinés à améliorer la sécurité et à renforcer les activités socio-économiques à Aguelhok. D’un montant de de plus de 88 000 000 de francs CFA, ce projet a été financé par le Danemark à travers le Fonds fiduciaire de la MINUSMA.
Un château d'eau pour les communautés locales d'Anoumalene. Il a été officiellement remis le 9 octobre et permettra d’atténuer les tensions intracommunautaires liées à l'accès à l'eau potable. De sources communautaires sur place, le château d'eau a déjà contribué à réduire les tensions. Il s’agit d’un projet à impact rapide dont le montant s’élève à plus de 12 500 000 FCFA.
Cohésion sociale
Lancement de la campagne « Alafia » de la MINUSMA et de l’URTEL. Depuis le 28 octobre, des messages de paix sont diffusés sur MIKADO FM, la radio de la paix au Mali et sur les radios du réseau de l’URTEL dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka et Kidal. Chefs coutumiers, leaders religieux et communautaires appellent les populations à ne pas céder aux manipulations de nature à fragiliser le tissu social afin de tirer les meilleurs dividendes de la paix. Les messages sont disponibles gratuitement pour toutes les radios souhaitant participer à cette campagne et à la paix au Mali. La MINUSMA remercie chaleureusement les radios de l’URTEL pour leur participation.
Journée de cohésion sociale. La MINUSMA a facilité les 12 et 13 octobre une réunion communautaire à Tombouctou pour améliorer la communication et le dialogue entre les jeunes de la région suite aux tensions intercommunautaires de septembre 2019. L’événement a réuni 55 participants représentant les huit quartiers de la ville. Ces derniers ont suggéré d’organiser une journée de restitution pour tous les jeunes de la localité afin de finaliser les recommandations visant à renforcer la cohésion entre communautés. Dans le même esprit, un dialogue intracommunautaire réunissant des habitants des régions de Tombouctou et Taoudéni s’est tenu les 24 et 25 octobre. Les participants ont suggéré de mener des actions positives établissant un environnement pacifique pour résoudre les causes profondes des tensions entre les communautés locales.
Elections
Appui à la révision des listes électorales. Le 29 octobre 2019, la MINUSMA a apporté un appui au gouvernement malien en vue de la sensibilisation et la mobilisation des citoyens, notamment les jeunes et les femmes, dans le cadre de la révision annuelle des listes électorales. Une conférence de presse avec les journalistes du Club Médias - Élections élargie à d’autres médias s’en est suivie.
Appui aux médias
Communication. Le 17 octobre à Mopti, la MINUSMA a tenu une session de sensibilisation avec 18 journalistes des radios communautaires et de l'ORTM des cercles de Mopti, Bandiagara, Bankass et Douentza au siège de Mopti, portant sur les stratégies de communication. A cette occasion, le Mandat de la Mission et de ses priorités ont aussi été expliqués aux journalistes présents. Un projet sur le renforcement de la sécurité, l’accès et le partage d'informations pour les communautés vulnérables des cercles de Youwarou, Djenné, Tenenkou et Mopti leur a également été présenté.
Police de la MINUSMA
Le 14 octobre, le Chef de la MINUSMA a officiellement inauguré une session de formation de quatre jours sur le processus de recrutement des policiers dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, axée sur la participation des femmes. La formation a été organisée conjointement par la Police des Nations unies (UNPOL) et le Réseau international francophone de formation policière (FRANCOPOL) et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). A cette occasion, il a remercié le Gouvernement malien d'avoir accueilli l'événement et a mentionné les efforts déployés par la MINUSMA pour attirer et retenir les femmes policières, y compris celles qui maîtrisent le français.
Renforcement des capacités. Du 17 au 30 octobre, la Police des Nations unies (UNPOL) a offert 14 formations dans divers domaines au profit de 246 agents des Forces de sécurité maliennes. Ceci porte le nombre d'éléments des FSM formés à 1 956 dont 156 femmes au cours des trois derniers mois.
Patrouilles. Dans la même période,157 patrouilles conjointes avec les FSM, 198 patrouilles pédestres et 38 patrouilles de longue portée ont été menées à travers le pays.
Force de la MINUSMA
Blocage des patrouilles de la MINUSMA. Au cours des trois derniers mois, à plusieurs reprises des patrouilles de sécurisation de la Force ont été empêchées de poursuivre les itinéraires prévus en raison de manifestations hostiles des populations locales. La MINUSMA rappelle que l’objectif de ses patrouilles est de sécuriser ces mêmes populations, obstruer leurs parcours revient à saborder la sécurité des populations. A titre d’exemple, le 25 octobre 2019, un détachement de la MINUSMA basé à Bandiagara a appuyé les FAMa pour repousser l’attaque du village de Dioundiourou, situé à 16 Km Sud-Ouest de Bandiagara. L’équipe d’intervention des FAMa appuyée par la MINUSMA est arrivée très rapidement sur les lieux de l’incident forçant les assaillants à battre en retraite.
Au cours des trois dernières semaines, la Force a mené sur l’ensemble de sa zone d’opération, 2 225 patrouilles. Ces patrouilles, aussi bien terrestres que aériennes, contribuent à réduire les violences sur les populations et à ramener le calme dans les zones où les tensions communautaires sont signalées.
Engins explosifs. 17 roquettes enfouies dans le sol ont été découvertes lors des travaux de construction de la nouvelle piste de Kidal. Les équipes de déminage de la Force ont procédé à leur destruction immédiate et lancé une opération de détection globale d’engins explosifs dans toute la zone afin d’éviter l’exposition de la population à ce risque.
Pour rappel, les travaux de la piste, qui ont déjà commencé, sont prévus pour une durée de 8 mois. Le coût total du projet pour la MINUSMA est de 3,5 millions de dollars, dont 2,7 millions proviennent du Fonds fiduciaire MINUSMA et le reste du budget propre de la Mission. Les autorités locales, les groupes signataires et la société civile de Kidal ont été largement consultés et ont apporté leur soutien au projet avant le lancement des travaux. Le principal bénéficiaire et propriétaire final de ce projet sera le gouvernement du Mali. En outre, ce projet sera construit et utilisé par la MINUSMA et les forces internationales qui participent à la mise en oeuvre du mandat et à la sécurité au Mali.
Arrivée d’un contingent danois. Un contingent danois est attendu dès le 8 novembre au sein de la MINUSMA en remplacement au contingent norvégien. Il s’agit d’une unité aérienne d'appui logistique, de transport du personnel, ou encore d’évacuation sanitaire qui sera basée au camp Sénou à Bamako.
Transfert du camp de Diabaly. La MINUSMA a remis aux autorités maliennes le camp de Diabaly le 17 octobre. Ce transfert entre dans le cadre de l’appui à la restauration de l'autorité de l’Etat et le renforcement de la présence des Forces armées maliennes à travers le territoire.
Décès d’un casque bleu. Nous avons appris avec tristesse qu’un Casque bleu togolais, qui avait été blessé lors de l’attaque du camp temporaire de la MINUSMA à Bandiagara le 6 octobre dernier a succombé à ses blessures. Il avait été grièvement blessé et évacué vers un hôpital de Dakar où il suivait un traitement médical. Nous adressons nos plus sincères condoléances au Gouvernement et au peuple togolais, ainsi qu’à sa famille. La MINUSMA rendra hommage au Caporal Kossi lors de la cérémonie d’adieux qui sera organisée mardi prochain le 5 novembre au QG de la MINUSMA.
Depuis le début de la Mission, 221 Casques bleus ont perdu la vie au Mali dont 129 suite à diverses attaques.
Incidents. Hier mercredi 30, un véhicule blindé de la MINUSMA a heurté une mine ou un engin explosif alors qu’il escortait un convoi logistique de Kidal à Gao. Des dommages sur le véhicule mais aucun blessé. Une autre mine a par la suite été découverte à 30 mètres de l’incident, elle a été neutralisée.
Le 28 octobre le camp de la MINUSMA à Tessalit a été la cible de tirs de roquettes. Ni dommages ni victimes à déplorer.
La 42e session ordinaire du Comité technique de sécurité (CTS). Elle a eu lieu le 29 octobre et a porté sur l’évolution de la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire. Il a été décidé que la phase de rattrapage de DDR accéléré et d’intégration aura lieu à Gao et Tombouctou du 12 au 19 novembre. Elle ciblera 506 ex-combattants des groupes armés CMA, Plateforme et autres groupes non-signataires. A partir du 15 novembre, les groupes qui ne se seraient pas conformés aux mesures prises relatives à la circulation des armes et des convois courent le risque de se voir confisquer leurs armes et leurs checkpoints démantelés.