Impacts de la crise socio-politique et de la crise alimentaire sur le secteur de l’éducation avant janvier 2013
Depuis janvier 2012, les régions du Nord du Mali sont en proie à un conflit armé qui a entrainé un déplacement massif des populations à l’intérieur de ces mêmes régions, vers les régions du Sud et les pays limitrophes. A l’image d’autres secteurs, le système éducatif malien est sévèrement touché par cette crise complexe compromettant l’accès à l’éducation de plus de 560,461 enfants en âge scolaire dont 300,0001 étaient scolarisés avant la crise. Selon une évaluation conduite par le Cluster Education auprès des leaders et autres acteurs locaux du Nord en Juillet 2012, les conséquences du conflit armé se sont traduites par:
- l’endommagement des structures éducatives et des équipements;
- l’interruption des activités d’apprentissage et certaines restrictions imposées à l’organisation des activités éducatives et au curriculum en vigueur au Mali par les groupes armés;
- le déplacement de plus de 100000 enfants en âge scolaire vers les pays voisins, de plus de 85% des enseignants et d’environ 760002 enfants vers les régions du sud.
Par ailleurs, ces derniers, dont 73.6% sont concentrés à Mopti, Bamako, et Ségou, viennent exercer une pression:
- sur les écoles existantes qui, déjà, ne disposaient pas d’espaces d’apprentissage adéquats et suffisants pour garantir de bonnes conditions d’enseignement et d’apprentissage à des milliers d’élèves des communautés hôtes.
- sur les familles d’accueil qui subissaient déjà les effets de la crise alimentaire, laquelle crise fait augmenter le risque d’abandon scolaire.
En dépit des efforts fournis pour assurer le retour à l’école des élèves déplacés, 27% des élèves affectés ont été déscolarisés suite à leur déplacement au Sud (rapport d’évaluation des besoins du Cluster Education, Juillet 2012).
Aux conséquences de cette crise socio-politique et alimentaire, se sont ajoutés les effets :
- des inondations qui ont rendu presqu’inaccessibles environ 290 écoles réparties dans toutes les régions du Sud, compromettant ainsi l’accès à l’éducation d’environ 60000 élèves.
- des troubles socio-politiques qui ont occasionné la suspension de l’appui budgétaire au gouvernement, y compris le secteur de l’éducation, qui représentait 30% des recettes publiques et la réduction drastique du temps d’apprentissage.