SOMMAIRE ET IMPLICATIONS
La campagne agricole 2005/06 demeure la seconde meilleure depuis le début de la collecte des données dans le pays. Les disponibilités céréalières issues de cette campagne et l'environnement satisfaisant dans les pays voisins présagent de bonnes perspectives alimentaires courant 2006 dans l'ensemble du pays. Les bonnes perspectives agricoles 2005/06 seront un facteur déterminant dans la baisse des prix amorcée sur les marchés consommation du pays. En perspective, la baisse devra se renforcer davantage dans les mois à venir avec l'arrivée de plus en plus importante des nouvelles récoltes sur les marchés du pays.
Les pâturages et les conditions d'abreuvement sont bien fournis sur l'ensemble du pays.
CALENDRIER SAISONNIER

PREVISIONS DES PRODUCTIONS CEREALIERES 2005/06
Les très bonnes perspectives de productions céréalières annoncées pour cette campagne se confirment. Elles se fondaient sur une évolution exceptionnellement favorable de la pluviométrie, la crue et la faible pression des déprédateurs. La précocité des pluies et leur bonne répartition spatio-temporelle tout au long de la saison ont permis des semis à bonne date et le maintien d'un bilan hydrique satisfaisant pour les besoins des cultures. Ces bonnes conditions ont été les principaux facteurs incitatifs pour la réalisation d'un très bon niveau d'emblavures (Tableau 1) mais également du bon déroulement des entretiens culturaux.
Tableau 1. Résultats prévisionnels de superficies de la campagne 2005/06 (en hectares)
Sources: DNSI/CPS-MA; Mission conjointe CILSS/FAO/FEWS NET, Octobre 2005.
La production agricole relève d'une part du secteur traditionnel couvrant les cultures pluviales (mil, sorgho, fonio, riz de bas-fonds) et d'autre part du secteur moderne constitué principalement du riz irrigué (Office du Niger, Offices Riz de Ségou et Mopti et autres périmètres aménagés).
Concernant le secteur traditionnel, les prévisions et l'évaluation des récoltes sont fondées sur les résultats de l'Enquête Agricole de Conjoncture réalisée dans le cadre du Recensement Général de l'Agriculture. Elle est exécutée sur toute l'étendue du territoire national par la Cellule de Planification et de Statistiques (CPS) du Ministère de l'Agriculture, à travers le Bureau Central du Recensement Agricole et ses démembrements au niveau régional. Cette enquête couvre un échantillon prévu de 897 unités primaires (sections d'énumération) dont la taille varie de 800 à 1 000 habitants en milieu rural et de 1 000 à 1 500 habitants en milieu urbain. Dans chaque unité primaire, 5 exploitations sont tirées pour constituer l'échantillon au deuxième degré, soit 4 485 exploitations agricoles environ dans le pays. Cet échantillon est représentatif au niveau cercle. L'enquête agricole se déroule sur le plan collecte et traitement en deux phases principales. La première phase traite les prévisions de récolte et la seconde porte sur les résultats définitifs faits à partir des carrés de rendement.
L'objectif de la première phase est de donner des informations sur les prévisions de production de récoltes de céréales, les stocks céréaliers détenus par les paysans au titre de la campagne en cours pendant la période de l'enquête. Les questionnaires de cette phase sont administrés entre le 15 août et le 15 septembre.
La production céréalière est estimée sur la base des informations collectées (niveaux de productions escomptés sur les cultures pluviales, superficies des parcelles cultivées en céréales) auprès des exploitations enquêtées. A celles-ci, s'ajoutent les productions « du secteur moderne » (Office du Niger, Office Riz Ségou, Office Riz Mopti, Office des Périmètres Irrigués de Baguineda, Office de Développement Rural de Sélingué) et les objectifs de contre saison, donnés par les structures d'encadrement. Les données du secteur moderne sont fournies par les services qui les encadrent. Parmi les grandes régions de production céréalière, celle de Kayes présente les taux de couverture les plus faibles. Cette situation est due en grande partie à l'enclavement excessif (relief et cours d'eau) des cercles de Kita et Bafoulabé qui sont également des zones importantes de production de sorgho et de maïs.
Toutefois, les données issues de cette enquête seront confirmées par les résultats définitifs à la fin des récoltes. Ces résultats définitifs pourraient s'améliorer cette année en raison de la rentrée effective de toutes les données en ce moment.
En effet, l'enquête agricole a abouti cette année à des productions céréalières records. L'évaluation préliminaire quantitative des récoltes faite par la mission conjointe CILSS/FAO/FEWS NET et la Composante Nationale des Services Techniques du 24 au 28 octobre 2005, donne une production céréalière de 3 136 592 Tonnes contre 2 844 902 Tonnes l'année dernière, soit un accroissement de 10,3%. Elle est supérieure de 14,58% à celle de la moyenne des cinq dernières années (2 739 532 Tonnes). Elle reste tout de même inferieure de 7,7% à celle record de 2003/04 qui avait enregistré 3 402 221 Tonnes (Tableau 2).
Tableau 2. Comparaisons des résultats prévisionnels des productions céréalières 2005/06 (Tonnes)
Sources: DNSI/CPS-MA; Mission conjointe CILSS/FAO/FEWS NET, Octobre 2005.
Cette campagne reste la meilleure après celle de 2003/04 depuis le début de la collecte des données dans le pays. Il est permis de penser d'ores et déjà à une situation alimentaire apaisée courant 2006. L'arrivée de plus en plus massive des nouvelles récoltes sur les marchés devrait renforcer la baisse des prix des céréales amorcée. En perspective, la baisse devra s'étendre à l'ensemble des marchés du pays dans les mois à venir.