Mali : Profil humanitaire : Région de Tombouctou, décembre 2024

CONTEXTE

Le dernier trimestre 2024 a connu une crue exceptionnelle du fleuve Niger entraînant des déplacements forcés de populations et d’importants besoins humanitaires. 3 209 hectares de terres cultivées ont été détruits, et 1 028 animaux ont été emportés par les inondations. Cette situation exacerbe les conditions de vie des 116 071 personnes déjà en insécurité alimentaire dans la région. Une forte mobilisation de la communauté humanitaire a été déployée pour répondre aux besoins urgents et atténuer les souffrances des populations sinistrées. Sur le plan sécuritaire, les opérations militaires se sont poursuivies, avec des patrouilles renforcées, des frappes aériennes ciblées et des interpellations de personnes suspectées de collaboration avec des groupes armés. Parallèlement, des attaques ciblées, des braquages et des engins explosifs improvisés (IED) ont été signalés sur plusieurs axes routiers. Dans le cercle de Niafunké, deux ponts ont été sabotés par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), aggravant les contraintes d’accès et de mobilité. 102 incidents sécuritaires ont été enregistrés dont 32 attribués au JNIM. Cinq de ces incidents ont directement affecté les acteurs humanitaires, bien que les organisations humanitaires ne soient visées spécifiquement. Depuis le 29 novembre 2024, la ville de Léré, chef-lieu du cercle du même nom, est sous blocus total. Aucun véhicule ne peut entrer ou sortir, exacerbant la vulnérabilité des huit mille (8000) habitants. Coupée du reste du pays, la ville connaît une flambée des prix et une raréfaction des denrées de première nécessité.

MESSAGES CLÉS

1. Faire le plaidoyer au plus haut niveau pour une mobilisation des bailleurs de fonds en faveur de la réponse humanitaire dans la région de Tombouctou.

2. Développer des stratégies de maintien des enseignants dans la région et favorisant l’arrivée des nouveaux afin de combler le grand vide laissé par les enseignants mutés hors de la région et qui n’ont pas été remplacés.

3. Faire un plaidoyer au plus haut niveau pour l’opérationnalisation des bacs fonctionnels.

4. Il est nécessaire de poursuivre et de renforcer l’autonomisation économique des femmes et des jeunes afin de contribuer à réduire les risques liés à l’adoption de stratégies d’adaptation négatives, telles que les violences sexuelles, les mariages forcés ou précoces, le sexe de survie, l’exploitation et les abus sexuels, la violence conjugale, ainsi que le recrutement des jeunes valides par les Groupes Armés (GANE)."