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Mali : Plan de réponse humanitaire (janvier - décembre 2018)

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POPULATION TOTALE 18,9M

PERSONNES DANS LE BESOIN 4,1M

PERSONNES CIBLÉES 1,56M

FONDS REQUIS EN USD 263M

N° PARTENAIRES HUMANITAIRES 156

PRÉFACE PAR LA COORDONNATRICE HUMANITAIRE

Le Mali est entré dans une période de crise et d’insécurité en 2012 qui affecte le volet humanitaire. L'assistance humanitaire permet à des centaines de milliers de personnes de survivre, mais la situation s’est aggravée dans certains secteurs. En effet, malgré quelques progrès dans l’application de l'Accord de Paix d'Alger, qui a été signé en 2015, l'insécurité et la violence se sont propagées des régions du Nord à celles du Centre, augmentant considérablement la vulnérabilité des populations dans plus de la moitié du pays.

Environ 5,1 millions de personnes, soit plus de 27% de la population totale, vivent dans les régions affectées par la crise sécuritaire, avec une insécurité alimentaire touchant presque un malien sur cinq (l’Aperçu des Besoins Humanitaires 2018). Le taux de malnutrition aiguë sévère qui est de 2,6%, bien au-delà du seuil d'urgence de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), fixé à 2% (SMART 2017). Plus alarmant : entre 2017 et 2018, le nombre d'enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère a augmenté de plus de 10%, passant de 142 000 à 165 000.

Ces enfants sont neuf fois plus susceptibles de mourir en cas de maladie, en raison d'un système immunitaire affaibli. La situation est particulièrement grave dans les régions de Tombouctou et Gao, où plus de 15% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, passant du niveau «sérieux» à «critique» selon l'échelle de classification de l'OMS.

Hors des zones de conflit, les vulnérabilités chroniques propres aux pays sahéliens perdurent. En 2018, 4,1 millions de personnes auront besoin d’une assistance alimentaire, dont près de la moitié dans les régions de Koulikoro,
Sikasso et Ségou. La région de Kayes, par ailleurs, enregistre un taux inquiétant de malnutrition de plus de 14%, résultant d'une faible diversification alimentaire, d'une mauvaise utilisation des aliments ainsi que de conditions d'hygiène, d'assainissement et d'accès à l'eau potable nettement insuffisants.

Face à cette dégradation de la situation à travers tout le pays, les acteurs humanitaires travaillent avec les autorités maliennes et les acteurs de développement afin de mieux articuler les activités prioritaires pour adresser les causes profondes des risques et vulnérabilités de la population malienne, dans le but de sortir les personnes les plus vulnérables de cette situation d'urgence.

La malnutrition, l'éducation et la protection des enfants et des jeunes, en particulier des filles, est préoccupante. Le nombre d'écoles fermées a considérablement augmenté ces derniers mois, passant de 297 en 2016 à 500 en début d'année scolaire 2017-2018.

Toutefois, les accords de paix récents, notamment celui signé le 20 septembre 2017 entre les deux principales coalitions de groupes armés présents dans les régions Nord du Mali, pourraient générer des conditions plus propices pour la mise en œuvre des plans d'action des autorités intérimaires et favoriser l'administration du territoire et le rétablissement progressif de certains services sociaux de base essentiels pour la vie et la survie des communautés locales. La visite en octobre 2017 du Conseil de Sécurité des Nations Unies témoigne la volonté grandissante de la communauté internationale de soutenir les efforts des autorités maliennes pour restaurer l'autorité de l'État sur tout le territoire national, protéger les populations civiles et encourager une base solide pour la reconstruction et le développement post-conflit.

Aujourd'hui, avec ce plan conjoint, les acteurs humanitaires renouvellent leur engagement aux côtés du peuple malien.
Mais le monde doit cesser d’observer la crise qu'à travers un prisme uniquement sécuritaire. La crise politicosécuritaire actuelle vient notamment se juxtaposer à une vulnérabilité chronique inhérente aux aléas naturels. Ainsi, les effets du changement climatique sont perceptibles avec la raréfaction et l'irrégularité des pluies, les décrues précoces au niveau du delta intérieur du Niger et l'ensablement des terres cultivables. Ces facteurs favorisent l'insécurité alimentaire et nutritionnelle et provoquent des déplacements forcés de populations avec à la clé le risque de tensions communautaires et la déscolarisation des enfants.

En somme, une véritable mise en application du «Nexus humanitaire-développement» dans le sillage de la «Nouvelle manière de travailler», à laquelle se sont engagés les acteurs de l'aide humanitaire, du développement, les bailleurs de fonds et les gouvernements, est une opportunité pour l'État malien et ses partenaires de renforcer les actions de développement dans les zones affectées par la crise

Contexte

Environ 5,1 millions de personnes, soit plus de 27% de la population totale, vivent dans les zones affectées par la crise sécuritaire, avec une insécurité alimentaire touchant plus d’un Malien sur cinq.

Parmi celles-ci, plus de 4 millions ne seront pas autonomes pour subvenir à leurs besoins essentiels dans les régions du nord, dans celle de Mopti et jusqu’à certains cercles de Ségou (Macina et Niono). Le Plan de réponse humanitaire au Mali vise à apporter une assistance humanitaire aux plus vulnérables pour renforcer leur accès aux services sociaux de base, améliorer leurs moyens de subsistance et leur capacité de résilience et consolider la préparation aux urgences. Il met l’accent sur la réponse d’urgence, tout en encourageant l’adoption de solutions durables en lien avec les acteurs de développement. Il cible principalement les populations les plus vulnérables, en tenant compte de l’évolution du contexte politique et sécuritaire et de la capacité d’intervention des acteurs sur le terrain.

Ainsi, la communauté humanitaire au Mali requiert 263 millions USD pour répondre aux besoins de 1,56 million de personnes affectées, particulièrement en termes de sécurité alimentaire et nutrition (57% du financement), de protection (11%), urgences sanitaires (8%), eau, hygiène et assainissement (10%) et éducation (8%).

Disclaimer

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