RESUME
En mai 2025, la situation de protection au Mali a connu une détérioration alarmante, avec 6 252 violations des droits humains documentées, soit une hausse de 46,5 % par rapport au mois d’ avril. Cette recrudescence est particulièrement marquée dans la région de Tombouctou (4 806 cas), qui concentre à elle seule de 77% des violations.
Les dynamiques de violence sont alimentées par la persistance de blocus (Gossi, Diafarabé), l’intensification des attaques ciblées des groupes armés non étatiques (GANE) contre les populations civiles, et l’effondrement des mécanismes communautaires de protection.
Les mouvements de population forcés représentent 70 % des violations. Les atteintes à l’intégrité physique et psychique (15 %) et au droit à la propriété (10 %) restent également très préoccupantes. Et les autres atteintes comme celle à la liberté et à la sécurité de la personne, celle au droit à la vie et celle à l’accès aux services de base sont de l’ordre de 5 % de l’ensemble des violations de la période que couvre cette note. Les GANE sont responsables de 96 % des violations, imposant des normes sociales coercitives, des extorsions économiques et des restrictions de mouvement.
Les hommes adultes sont les plus exposés (85 % des victimes), tandis que les femmes et les enfants subissent des violences sexuelles, des mariages forcés et des dénis d’accès aux services.
Les personnes déplacées internes (PDI) sont les plus touchées, avec une forte augmentation des cas entre avril (1 414) et mai (4 587). Bien que les résidents locaux soient également affectés, les PDIs restent de loin les plus vulnérables, suivies par les réfugiés, les rapatriés et les personnes au statut inconnu, en particulier dans les zones frontalières.