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Mali

Mali - Mise à jour des messages clés : Dégradation précoce des résultats de l’insécurité alimentaire à partir de mars/avril 2025 au centre et au nord du pays, décembre 2024

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Messages clé

  • Bien que l’insécurité alimentaire se soit améliorée de façon saisonnière dans la période post-récolte, les résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC) et de Stress (Phase 2 de l’IPC) se poursuivent dans le centre et le nord du pays. À partir de mars, la Crise (Phase 3 de l’IPC) en cours dans la région de Ménaka se dégradera jusqu’à l’Urgence (Phase 4 de l’IPC), avec une faible proportion de ménages en Catastrophe (Phase 5 de l’IPC) en raison des perturbations énormes dans le circuit d’approvisionnement de la zone, l’arrêt des activités économiques, des déplacements massifs de population, et des difficultés d’accès aux assistances humanitaires. Dans la zone du Liptako Gourma et par endroits dans les régions de Tombouctou, Kidal et de Gao, les résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC) surviendront précocement à cause de la soudure précoce et aux difficultés d’accès des ménages aux marchés à cause des prix nettement supérieurs à la moyenne quinquennale. Les ménages pauvres déplacés (près de 379 000 personnes) et ceux victimes des inondations (370 567 personnes) qui rencontrent des difficultés à satisfaire leurs besoins fondamentaux, y compris alimentaires seront en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) à pire. Ailleurs dans le pays, la disponibilité moyenne des récoltes et les revenus issus des activités habituelles permettent aux ménages d’accéder aux vivres sans grandes difficultés et être en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en mai 2025.
  • Les incidents sécuritaires se poursuivent et connaissent une recrudescence dans le centre du pays où les répressions sur les populations civiles par les groupes armés sont courantes ; ce qui engendre des déplacements inhabituels de populations de même que les saccages de biens/équipements et des récoltes. Il en est de même pour les populations de Ménaka et de Kidal où une intensification des opérations militaires est en cours. Les perturbations des activités économiques et des circuits d’approvisionnement qui en résultent exacerbent les difficultés d’accès aux aliments et aux revenus, et aux assistances humanitaires des ménages des zones concernées ; ce qui rehausse les besoins d’assistance.
  • Les récoltes globalement moyennes en cours dans le pays se poursuivent et améliorent l’accès des ménages aux aliments dans les zones agricoles du pays à travers leurs propres productions et les rémunérations en nature dans les opérations de récoltes. Toutefois, les pertes de productions liées aux inondations et à la réduction des superficies liée aux difficultés d’accès aux champs et aux incendies de récoltes dans les zones d’insécurité des régions de Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao réduiront en dessous de la moyenne les disponibilités alimentaires dans ces zones. Les perspectives moyennes à supérieures à la moyenne pour les cultures de contre-saison (maraichage et céréales) en cours dans les zones habituelles grâces à la bonne disponibilité des eaux, amélioreront l’accès des ménages exploitants aux aliments et aux revenus de décembre à mars 2025.
  • L’approvisionnement des marchés se poursuit normalement excepté dans les zones d’insécurité où des perturbations de flux sont signalées à la suite des incidents sécuritaires et qui réduisent les offres sur les marchés. En dépit de la baisse saisonnière des prix des céréales moins marquée qu’en année normale, ils restent supérieurs à la moyenne quinquennale pour les denrées alimentaires de base de plus de 40 pour cent particulièrement à Mopti (49 pour cent), Tombouctou (48 pour cent), Gao (70 pour cent), et Ménaka (137 pour cent). Ces niveaux élevés de prix des denrées alimentaires face à une baisse globale de revenu par rapport à la moyenne et une dégradation des moyens d’existence et qui réduisent les termes de l’échange bétail/céréales, ne sont pas favorables à un accès adéquat des ménages pauvres aux aliments.
  • Les conditions d’élevage sont moyennes dans le pays grâce à la production normale à excédentaire de pâturage et un bon remplissage des points d’eau ; ce qui est favorable à une soudure pastorale normale d’avril à juin. La descente habituelle des troupeaux transhumants vers les pâturages de saison sèches et pour les résidus de récoltes sont en cours. Dans les zones d’insécurité du centre et du nord du pays, des perturbations sont notées dans le mouvement des troupeaux et qui, en limitant l’accès à certains pâturages, engendreront une dégradation précoce des conditions d’élevage dans les zones d’accueil. La situation zoo-sanitaire est relativement calme. La campagne de vaccination du bétail contre les principales épizooties est en cours avec toutefois des perturbations dans les zones d’insécurité.