Quand le sable a bouché les canaux qui alimentent le lac Faguibine au Mali, la région s'est desséchée et la population locale s'est enfoncée encore plus dans la faim. Une solution simple : déboucher les canaux. Grâce à l'aide alimentaire fournie par le PAM, les populations locales ont pu le faire d'elles-mêmes.
TOMBOUCTOU - Il y a quelques années, des agriculteurs ont abandonné le lac reculé de Faguibine, sans espoir de pouvoir y cultiver les champs. Beaucoup d'entre eux sont revenus récemment.
Le lac, autrefois sec et menacé par l'avancée du désert, est redevenu une région fertile, entouré par un réseau de lacs fournissant de l'eau aux populations pastorales et un environnement sain pour de nombreuses espèces de poisson.
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a joué un rôle clé dans cette transformation en distribuant des vivres aux populations locales tandis qu'elles travaillaient pour débloquer les canaux. En partenariat avec le gouvernement local, le PAM continue à distribuer des rations alimentaires aux personnes qui entretiennent les canaux.
Rien sans l'eau
« Les cultures que vous pouvez observer existent grâce à l'eau. Sans cette eau, nous serions incapables de faire quoique ce soit - pas d'agriculture, rien, tout est redevenu possible grâce à l'eau, » nous explique Ibrahim Mohamed Ag Hasan, un agriculteur de 70 ans qui a bénéficié de ce programme de déblocage.
Historiquement, le système du lac Faguibine - 4 lacs liés situés à 80 km à l'ouest de Tombouctou - est l'une des régions les plus fertiles du Mali. Pendant les années 70, la sécheresse a asséché les lacs dans 7 ans.
Puis, le sable a pénétré dans les canaux qui les liaient au fleuve Niger. Quand la pluie est revenue, l'eau ne pouvait plus couler jusqu'aux lacs. La prospérité de la région s'est évaporée au même titre que l'eau.
Travail physique
En 2006, le gouvernement a tenté de débloquer les canaux en utilisant des machines mais elles n'étaient pas adaptées au travail dans le sable. Il fallait le faire manuellement. Les autorités régionales ont donc collaboré avec le PAM pour mettre en place un programme de 'Vivres contre travail'.
3 ans après, leurs efforts font fleurir le désert.
« La terre autour du lac est très fertile; l'eau peut s'écouler jusqu'à 5 km. Les agriculteurs n'ont besoin ni de tracteurs ni de semences, il suffit d'y planter une graine et elle poussera - et c'est le cas pour des hectares à la ronde, » informe Mohamed Touré, un ingénieur employé par les autorités régionales sur ce projet.