Mise à jour de la situation nutritionnelle
Selon l’enquête SMART menée en août-septembre 2024, la prévalence nationale de la Malnutrition Aiguë Globale (MAG) au Mali est de 11,5%, plaçant le pays dans une situation préoccupante selon les normes de l’OMS. Des disparités régionales importantes sont observées : Gao, Kidal et surtout Ménaka affichent des taux critiques de MAG supérieurs à 15%, nécessitant une attention immédiate. Les régions de Kayes, Tombouctou, Koulikoro et Ségou, avec des taux supérieurs à 10% (14,9%, 12%, 11% et 10,6% respectivement), sont également dans une situation d’alerte, tandis que les régions de Sikasso, Mopti et Bamako, bien que sous les 10%, restent classées comme précaires.
Suite à l’enquête SMART 2024, une analyse de la situation nutritionnelle, réalisée dans le cadre du Cadre Intégré de Classification pour la Malnutrition Aiguë (IPC AMN) entre le 27 septembre et le 5 octobre 2024, a révélé des tendances alarmantes. Cette analyse a couvert une région, 43 districts, six communes de Bamako, ainsi que quatre sites de personnes déplacées internes (PDI) situés à Gao, Bourem, Ménaka et Mopti. Les résultats ont révélé une détérioration importante des conditions nutritionnelles (voir cartes 1, 2 et tableau ci dessous).
Selon l’analyse IPC , environ 1 583 984 enfants âgés de 6 à 59 mois devraient souffrir de malnutrition aiguë entre juin 2024 et mai 2025, soit une augmentation de 11% par rapport aux estimations de 2023-2024. Parmi eux, 424 532 cas de malnutrition aiguë sévère (MAS) sont prévus, ce qui représente une hausse de 26% par rapport à l’année précédente. Les femmes enceintes et allaitantes (FEFA) sont également touchées, avec environ 85 170 cas estimés de malnutrition aiguë, légèrement en baisse par rapport aux 87 865 cas recensés en 2023-2024. Ces chiffres sont particulièrement alarmants dans des régions comme Sikasso, Kayes, Kidal, ainsi que dans certaines zones de Mopti, Tombouctou et les sites de PDI.
Cette crise de malnutrition aiguë résulte d’un ensemble de facteurs immédiats et sous-jacents, notamment une alimentation insuffisante en qualité et en quantité, des pratiques inappropriées d’alimentation des nourrissons et jeunes enfants (ANJE), des taux élevés de maladies infantiles comme la diarrhée, les infections respiratoires aiguës, les épidémies de rougeole et le paludisme, des conditions d’hygiène et d’assainissement dégradées, et l’insécurité persistante. Les activités des groupes armés limitent l’accès aux services essentiels et exacerbent les défis auxquels sont confrontées les populations vulnérables.